© Le Vif

L’oeuvre de la semaine : Musa, faiseur d’images

Guy Gilsoul Journaliste

Ce sont de belles américaines, avec pare-chocs rutilants et moteurs vrombissants. A leurs côtés ou les chevauchant, entre une réclame de motels et un slogan criant la liberté, ce sont bel et bien des combattants Talibans.

Pourquoi cette association ? Cette provocation? L’artiste, né en 1951 au Soudan et aujourd’hui résident en France répond par une information donnée en 2010 dans le Times selon laquelle des combattants Talibans avaient accepté l’argent de militaires italiens contre une trêve tarifée. Et ce ne serait pas la première ni la dernière fois. Dans le monde occidental, ce sont des « Talibans modérés ». D’où le titre de l’oeuvre : « The Moderates Drivers ».

Pour Musa, ce fait exprime combien, aujourd’hui, la véritable culture n’est ni occidentale, ni africaine, ni orientale mais seulement celle du marché. En réalité, son travail de « faiseur d’images » comme il se dénomme, part toujours d’un fond donné. Dans les premières années, il s’agissait de papier peint illustré. Depuis, ce sont des tissus imprimés qu’il assemble les uns aux autres et associe à un travail de peinture, voire de calligraphie.

En posant une image comme référence (parfois des icônes de la peinture occidentale), il attire l’attention et percute l’attejte du spectateur. Ainsi comme lorsque, à partir d’un tableau fiogurant une femme nue couchée datant du XVIIIe sècle français, il suggère un lien avec les grands Nus américains de Tom Wesselman mais métamorphose la belle en un nu masculin dans lequel, on reconnait sans peine Ben Laden : « qui n’est, en final, ajoute l’artiste, qu’un pur produit américain ». Ses oeuvres voisinent d’autres artistes africains et un ensemble signé par des peintres européens.

Bruxelles, Galerie Pascal Polar. 108 chaussée de Charleroi. Jusqu’au 29 novembre. Du Je au Sa de 14 à 17 heures. www.pascalpolar.be

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