L’oeuvre de la semaine: Eugène Leroy

Le Vif

Eugène Leroy aura attendu d’être septuagénaire pour qu’enfin son oeuvre soit reconnue. Né à Tourcoing en 1910, il commence à peindre en 1927 à Paris. En 1935, une de ses peintures rend compte de son face à face avec « La femme au bain » de Rembrandt. Il y en aura d’autres avec Velasquez, Titien ou encore l’art Bambara. Désormais, la pâte épaisse, triturée, superposée, noyée et solaire dans les teintes de terre gagne sur le sujet. Ce sont des « têtes » plutôt que des portraits. Idem avec les paysages ou encore les nus.

Seule la peinture l’intéresse et par elle, le toucher, le geste. En 1957, il se retire et désormais poursuit son oeuvre en solitaire visant à exprimer toujours davantage sa volonté de pénétrer toujours davantage les secrets de la création. Que lui importe alors la réalité d’une anatomie s’il ne peut en extraire l’essence autant que l’énergie afin de « Saisir non l’indéfinissable mais au contraire l’indéfini, l’insaisissable, l’imprévu » écrira Jean Clair. Ce n’est que dans les années 1980 que Jan Hoet le propulse aux devants de la scène artistique en lui organisant une première exposition au Smak puis, en 1992, en en faisant une des stars de la Documenta de Kassel.

La galerie Obadia a réuni 9 tableaux et treize fusains réalisés entre 1989 et 1999, les années ultimes.
Bruxelles, Galerie Nathalie Obadia. 8 rue Charles Decoster. Jusqu’au 8 mars. www.galerie-obadia.com

Par Guy Gilsoul

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire