Olivier Chastel, président du MR © BELGA

L’impatience monte au MR qui redoute des « deals » de dernière minute entre PS et cdH

Le MR attend plus de clarté de la part du cdH. Il redoute la conclusion d’accords de dernière minute au gouvernement wallon qui permettraient aux centristes et aux socialistes de faire passer quelques dossiers malgré la fin annoncée de leur alliance, a-t-on appris lundi à bonnes sources à l’issue de la réunion du Bureau des libéraux.

Le président du MR, Olivier Chastel, a fait rapport aux siens des derniers développements à propos de l’avenir des coalitions francophones. Les libéraux redoutent que la « machine PS-cdH » ne se réamorce au gouvernement wallon. Jeudi dernier, après la réunion du gouvernement wallon, certains évoquaient la possibilité d’approuver la réforme des allocations familiales, préparée par Maxime Prévot (cdH), si des dossiers fiscaux chers au PS, en particulier au ministre Christophe Lacroix, pouvaient se concrétiser, notamment la suppression de la redevance TV.

« Il faut savoir dans quelle pièce on joue. Si Lutgen annonce qu’il retire la prise, qu’il la retire », a expliqué une source libérale, citant les mots d’Olivier Chastel: « Quand on divorce, ce n’est pas pour repasser de temps en temps à l’acte ».

Il y a deux semaines, face à la multiplication des affaires, le président du cdH, Benoît Lutgen, a annoncé que son parti rompait l’alliance scellée après les élections de 2014 avec le PS en Wallonie, à Bruxelles et en Fédération Wallonie-Bruxelles. Depuis lors, une « drôle de crise » secoue le monde politique francophone. Aucun ministre cdH n’a envoyé sa lettre de démission au président du parlement qui l’a désigné mais les discussions en tout sens vont bon train. M. Lutgen a reçu les présidents du MR, de DéFI et d’Ecolo… et les écologistes ont à leur tour lancé des consultations avec les autres partis francophones sur une vaste réforme de la gouvernance, préalable à toute négociation gouvernementale.

Lundi, les Verts ont chargé leurs co-présidents de poursuivre ces contacts et espèrent aboutir à des résultats concrets d’ici le 21 juillet. De son côté, DéFI réunit ce lundi soir son conseil général pour approuver lui aussi des propositions en matière de gouvernance. Un contact est attendu entre le président des amarantes, Olivier Maingain, et M. Lutgen dans les jours qui viennent. Jusqu’à présent, Olivier Maingain n’a exclu aucune hypothèse mais n’a pas affiché un grand enthousiasme devant l’initiative du cdH et a réclamé que les partis traditionnels « nettoient leurs écuries ».

La fin des cabinets PS à la FWB coûtera 3,25 millions d’euros en indemnités de départ

Les cinq cabinets socialistes (Rudy Demotte, Jean-Claude Marcourt, André Flahaut, Isabelle Simonis et Rachid Madrane) emploient actuellement un peu plus de 200 collaborateurs, dont 86 sont détachés de l’administration.

Avec la fin annoncée de la majorité PS-cdH et la volonté du cdH de former de nouvelles majorités avec d’autres partis, ces contractuels PS devraient se retrouver sous peu sans emploi.

Ceux-ci ont toutefois droit à des indemnités forfaitaires de départ équivalentes à cinq mois de salaires, plus des primes.

Pour les cabinets PS, la facture sera de 3,25 millions d’euros à charge de la Fédération, a indiqué lundi en commission du Parlement le ministre-président Rudy Demotte en réponse à une question de la députée Caroline Persoons (DéFI).

« Ces frais ne tiennent pas compte des frais d’installation des nouveaux cabinets », a ajouté M. Demotte devant les députés.

Interrogé un peu plus tard en commission du Budget -qui planche actuellement sur l’ajustement budgétaire 2017- par le député Philippe Knaepen (MR), le ministre du Budget, André Flahaut, a précisé que ces dépenses n’avaient nullement été intégrées dans l’ajusté.

« Les règles veulent que ces frais (d’indemnités de départ) seront pris en charge par les cabinets entrants (MR sans doute) », a-t-il indiqué. « Ca coûterait donc moins cher si c’était le cdH qui quittait le gouvernement… », a-t-il ajouté d’un ton badin.

Si le cdH devait, lui, quitter le gouvernement, ces indemnités ne se chiffreraient en effet qu’à 1,67 million d’euros seulement, selon M. Demotte.

Bien qu’il gère bien plus que la moitié du budget de la Fédération, le cdH ne compte en effet que deux cabinets ministériels seulement (Marie-Martine Schyns et Alda Greoli). Et ceux-ci n’emploient que 108 collaborateurs, dont 61 détachés de l’administration.

Dans les rangs du cdH, on faisait valoir lundi que les montants avancés par le ministre-président constituent un plafond maximum, dans l’éventualité où tous les collaborateurs concernés ne retrouveraient pas un emploi rapidement.

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