Alain Mathot © Belga

L’immunité parlementaire d’Alain Mathot, suspecté de corruption, remise en cause

Le Parquet général de Liège a demandé jeudi la levée de l’immunité parlementaire du député Alain Mathot (PS) suspecté de corruption dans l’attribution d’un marché pour la construction d’un incinérateur à Herstal. Le Parquet demande des poursuites devant le tribunal correctionnel.

Le réquisitoire de renvoi dans ce dossier a été rédigé et sera renvoyé au magistrat instructeur dans les prochains jours, avait annoncé récemment le parquet de Liège. Le député-bourgmestre de Seraing s’en était étonné alors que des devoirs complémentaires avaient été ordonnés par la chambre des mises en accusation et que lui-même n’avait plus été entendu dans cette affaire. Alain Mathot conteste les faits qui lui sont reprochés. Il a régulièrement dénoncé l’enquête en cours depuis 8 ans, qu’il a jugée partiale.

La demande de levée de l’immunité du député sera examinée en commission des poursuites de la Chambre, peut-être dès la semaine prochaine.

Dans un communiqué de presse, le député sérésien a une nouvelle fois vertement critiqué les enquêteurs liégeois chargés du dossier, annonçant une nouvelle plainte contre X – la cinquième – pour violation du secret de l’instruction. Il s’étonne en effet que les journaux du groupe Sudpresse annoncent la clôture du réquisitoire et le contenu de celui-ci avant même qu’il ait été signé. Le député déplore également avoir appris à la Chambre sa demande de levée d’immunité, les autorités judiciaires liégeois n’ayant communiqué son dossier que dans la foulée.

« Les fuites innombrables et partiales n’ont fait que s’amplifier de manière caricaturale au fil de l’instruction », dénonce le parlementaire qui évoque à nouveau « une partialité évidente » à son égard.

Il s’étonne que le chef d’enquête ait pu conserver la supervision du dossier en dépit d’un blâme prononcé par le Comité P. Il fustige également « les procédés » du juge d’instruction Philippe Richard, le même qui s’est désisté dans une autre affaire visant le mandataire socialiste Stéphane Moreau (bourgmestre d’Ans et patron de Tecteo, Ndlr) qui l’accusait également de partialité.

Alain Mathot se dit cependant « soulagé » de pouvoir, « après ces huit longues années », s’expliquer devant ses collègues sur ce qui lui est reproché, « et qu’il conteste avec force », mais aussi sur « la manière dont cette instruction a été menée, uniquement à charge », selon lui.

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