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L’homosexualité en télé et radio varie du stéréotype au progressisme

Le Vif

Les représentations de l’homosexualité dans les médias audiovisuels en Belgique francophone varient des plus stéréotypées aux plus progressistes, selon une étude – la première du genre – du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), en vue de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie.

Toujours diffusée sur les écrans, la fiction des années 80 et 90 renvoie une image « très stéréotypée » de l’homosexualité, à la différence des séries contemporaines, américaines ou françaises, dans lesquelles les homosexuels sont généralement acceptés, selon cette étude réalisée à la demande de la ministre francophone de l’Audiovisuel et de l’Egalité des chances, Fadila Laanan (PS).

Si les émissions sportives « n’ont pas abordé la question de l’homosexualité », c’est principalement dans les programmes achetés à l’étranger qu’elle est évoquée. Elle l’a été aussi, plus ponctuellement, dans les programmes d’information qui se sont inspirés du débat autour du mariage gay en France; les témoignages recueillis rendaient comptent des points de vue homosexuels.

A l’inverse, la libre antenne radio privilégiée par les jeunes adolescents révèle des discours « extrêmement stéréotypés, voire haineux ou homophobes, et l’insulte y est courante », note le CSA. En dépit de l’encadrement des animateurs, la libre antenne apparaît « comme un exutoire aux représentations normées de la sexualité ».

De manière plus transversale, le CSA a constaté une récurrence de l’humour à propos de l’homosexualité, déclinée dans les comédies, le divertissement (infotainment) ou les blagues (en radio). « Très souvent, c’est comme cible et non comme complice que l’homosexuel est associé à la plaisanterie, dont le ressort est la différence. Plus rarement, la cible se déplacera du côté des opposants au mariage gay. »

Si plusieurs représentations, tant en fiction qu’en information, mettent en avant une homosexualité naturellement intégrée et acceptée dans les univers décrits, elles la représentent presque toujours sur le mode de l’isolement.

L’étude, réalisée par Sabri Derinöz qui avait déjà collaboré aux baromètres de la diversité et de l’égalité dans la presse écrite (AJP) et en télévision (CSA), a porté sur plus de 250 séquences diffusées en janvier sur les chaînes et les radios de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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