© BELGA

L’extradition de Nizar Trabelsi condamnée par Amnesty International et la Ligue des Droits de l’Homme

Amnesty International et la Ligue des Droits de l’Homme ont appris « avec consternation » et condamnent la décision ministérielle approuvant l’extradition de Nizar Trabelsi vers les Etats-Unis, ont indiqué jeudi les deux organisations dans un communiqué commun.

Nizar Trabelsi est dans l’avion pour les Etats-Unis. Arrêté le 13 septembre 2011, le Tunisien avait été condamné à dix ans de prison en Belgique, pour un projet d’attentat contre la base américaine de Kleine Brogel.

Amnesty International et la Ligue des Droits de l’Homme reprochent au gouvernement belge de pas avoir attendu « la décision de la Cour européenne des droits de l’homme à ce sujet ». « Contrairement à son habitude, le gouvernement belge n’a donc pas attendu ce jugement pour répondre à la demande américaine, annulant ainsi de facto une dernière possibilité de recours pour M. Trabelsi », dénoncent Amnesty International et la Ligue des Droits de l’Homme.

Les associations estiment que « la référence faite par la ministre de la Justice à l’arrêt du Conseil d’Etat n’est pas pertinente » et soulignent que « la décision du Conseil d’Etat est elle-même soumise à l’appréciation souveraine de la Cour européenne des droits de l’homme ».

Elles condamnent dès lors fermement « cette atteinte grave à la compétence de la Cour européenne des droits de l’homme que notre pays s’est pourtant engagé de longue date à respecter ».

Nizar Trabelsi, condamné en 2003 à dix ans de prison pour crimes terroristes commis en Belgique, a été extradé jeudi vers les Etats-Unis à la suite de l’arrêt du Conseil d’Etat du 23 septembre qui avait confirmé la décision d’extradition vers ce pays. Les Etats-Unis ont délivré un mandat d’arrêt international à son encontre le 16 novembre 2007.

En effet, les Etats-Unis le réclamaient dans le cadre d’une autre enquête, relative à de possibles activités terroristes. Après avoir épuisé tous les moyens de droit pour s’y opposer, dont la Cour européenne des droits de l’homme, il a finalement été livré aux Etats-Unis, sur décision du gouvernement belge. Celui-ci a obtenu la garantie que la peine de mort n’était pas envisagée et que le prisonnier serait traité correctement. Pour les autorités belges, qui ne pouvaient pas l’extrader vers la Tunisie, c’est un soulagement car l’ancien djihadiste, qui s’était vanté d’avoir rencontré Oussama Ben Laden, posait des problèmes de sécurité.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire