Roland Van Hauwermeiren © YouTube

L’ex-collaborateur belge d’Oxfam souhaite que sa version soit entendue

L’ancien collaborateur d’Oxfam Roland Van Hauwermeiren, au coeur du scandale de recours à des prostituées lors d’une mission humanitaire en Haïti, a réagi jeudi pour la première fois dans les titres Mediahuis. Le Belge espère que sa version de l’affaire sera entendue et mettra en lumière les faits.

L’ancien collaborateur d’Oxfam Roland Van Hauwermeiren, au coeur du scandale de recours à des prostituées lors d’une mission humanitaire en Haïti, a réagi jeudi pour la première fois dans les titres Mediahuis. Le Belge espère que sa version de l’affaire sera entendue et mettra en lumière les faits.

Het Nieuwsblad a pris contact avec l’homme de 68 ans, très abattu, qui a affirmé ne pas avoir envie de réagir. « Tout ce que je vois apparaître partout est difficile à supporter. Cela me fait de la peine. C’est surtout très grave que famille ne souhaite plus me voir ». M. Van Hauwermeiren présentera prochainement une déclaration officielle, via son avocat. « Mais sachez que beaucoup de gens – aussi dans les médias internationaux – rougiront en entendant ma version des faits. Non que je nie tout (…), mais je lis aussi beaucoup de mensonges. Des fêtes toutes les semaines? Des villas chiques? Des femmes payées avec l’argent de l’organisation? », interroge-t-il.

On avait déjà remarqué son comportement inadéquat au Liberia en 2004

Le Belge Roland van Hauwermeiren, ancien collaborateur d’Oxfam dont le recours à des prostituées lors d’une mission en Haïti a récemment été mis au jour, avait déjà fait l’objet de remarques et de plaintes précédemment, pour des faits similaires, alors qu’il travaillait pour une autre association. L’information est rapportée mardi par le site Irin News, et fait l’objet mercredi d’une enquête dans les pages du journal britannique The Times, qui y consacre même sa Une.

Les faits rapportés remontent à 2004, époque à laquelle le Belge travaillait pour l’ONG britannique Merlin, qui a depuis fusionné avec Save the Children. L’homme travaillait pour Merlin au Liberia, pays alors chamboulé par les suites d’une violente guerre civile. Il y était « country manager » pour l’organisation caritative, écrit The Times. Le journal relaie le témoignage d’un ancien collègue du Belge, Paul Hardcastle, qui travaillait également sur place et raconte n’avoir « jamais rencontré auparavant » un collaborateur présentant le même comportement que Roland van Hauwermeiren.

Il a rapporté au quotidien différents épisodes, lors desquels le travailleur humanitaire belge aurait parcouru la ville avec un petit groupe pour aller chercher de jeunes prostituées. Il utilisait régulièrement, à cette fin, les moyens de transport et chauffeurs embauchés par Merlin sur place pour faciliter les opérations humanitaires de l’équipe, selon le témoignage de cet ancien collègue, et sans tenir compte du couvre-feu de 23h00. Paul Hardcastle précise avoir notamment entendu, à l’époque, qu’on demandait à un chauffeur de ramener Roland van Hauwermeiren et une jeune fille à « Bruxelles », nom donné à la résidence où logeait le « country manager » à Monrovia, la capitale du Liberia. Le reste du staff de Merlin était, en grande partie, logé ailleurs. Paul Hardcastle évoque une « vie sociale incroyable » se développant après les heures de travail, « dans sa maison et dans divers bars et boîtes de nuit, presque quotidiennement ».

Des filles rencontrées dans les boîtes de nuit, sans aucun doute des prostituées selon le Britannique, étaient ramenées à « Bruxelles », où l’on voyait des voitures entrer et sortir du complexe entouré de hauts murs roses. Irin News révèle que des collaborateurs de Merlin avaient, à l’époque, signalé ce comportement à la direction. Parmi ceux-ci, une Suédoise qui a travaillé comme assistante du Belge, Amira Malik Miller. A Irin News, elle s’est dit choquée d’avoir récemment lu dans la presse les récits des fêtes dans lesquelles Roland van Hauwermeiren a été impliqué, des années plus tard, au Tchad et en Haïti. « Mon dieu, il fait la même chose depuis 14 ans », résume-t-elle. « Il circule simplement dans le système. Quelqu’un aurait dû se pencher de manière approfondie sur son cas ». La plainte de la Suédoise auprès de la direction de Merlin a résulté en l’écartement du Belge, en 2004. Mais deux ans après avoir été mis de côté chez Merlin, il a été embauché chez Oxfam UK, qui l’emmènera au Tchad puis en Haïti où il a été « country manager » de l’organisation. Différents collaborateurs de Merlin ont confirmé auprès d’Irin News qu’une enquête interne avait été menée au sujet des agissements du quinquagénaire au Liberia, pour exploitation sexuelle et comportement inadéquat. Confronté à la direction, il aurait tout nié, mais avait tout de même donné son accord à un licenciement immédiat.

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