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L’euro-manifestation a commencé, pas de chaos sur les routes

Les manifestants ont pris le départ comme prévu à la gare du midi à 13h. Quinze minutes plus tard, alors que le début du cortège franchissait la Porte de Hal, aucun décompte officiel du nombre de participants n’avait encore été établi.

Une délégation des syndicats européens qui manifestent ce mercredi dans les rues de Bruxelles est reçue à 13h15 au 16 rue de la Loi par le premier ministre belge, Yves Leterme. La délégation rencontrera par la suite José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, à 17h00 au Berlaymont.

Les travailleurs ne doivent pas payer le coût de la crise Ce n’est pas les travailleurs qui doivent payer le coût de la crise alors que celle-ci découle de l’attitude irresponsable des marchés financiers, ont déclaré en choeur les syndicats belges, mercredi, en prélude à la manifestation européenne contre l’austérité.

« Alors que les banques renouent avec les bénéfices, ce sont les travailleurs qui payent le prix de la crise, par le biais notamment du chômage économique. Or, il ne faut pas oublier que les déficits viennent de l’attitude des marchés financiers qui ont fait tout et n’importe quoi », a souligné Anne Demelenne, secrétaire générale de la FGTB, au cours d’une conférence de presse.

« Cinq millions d’emplois ont été supprimés en deux ans et l’Union compte 23 millions de chômeurs », a poursuivi Claude Rolin, secrétaire général de la CSC. « Notre message est très clair: l’austérité est socialement injuste car elle touche les plus faibles d’entre nous. Elle est aussi économiquement imbécile car elle casse les espoirs de reprise », a-t-il ajouté.

« Aux dirigeants européens nous disons: nous voulons plus et mieux d’Europe pour construire l’économie durable de demain », a encore déclaré le responsable du syndicat chrétien. « Cette manifestation est une première étape. Demain, nous continuerons à porter haut et fort la voix des travailleurs », a-t-il conclu.

Entre 80.000 et 100.000 manifestants sont attendus dans les rues de Bruxelles. Peu avant 13 heures, la foule était déjà nombreuse et bigarrée aux alentours de la gare du Midi, lieu de départ du cortège.

La police présente en masse La police est présente en nombre dans la capitale à l’occasion de la manifestation des syndicats européens. « Nous avons énormément de personnel sur place », indique Ilse Van de Keere, de la police de Bruxelles, qui ne veut pas donner de chiffres précis. Christian De Coninck, porte-parole de la zone de police Bruxelles-Ixelles, parle quant à lui de 2.000 policiers, tant locaux que fédéraux, mobilisés. Des policiers néerlandais sont également venus prêter main forte à leurs collègues belges.

La police de Bruxelles se concentre principalement sur les quartiers européens, car la manifestation est destinée aux institutions européennes. Les manifestants partiront à 13h00 de la gare du Midi, emprunteront la petite ceinture pour rejoindre le rond-point Schuman et terminer au parc du Cinquantenaire.

« On souscrit aux principes, pas à la manière de faire »


L’organisation flamande des entreprises (Voka) souscrit aux principes de la manifestation européenne mais n’est pas d’accord avec sa mise en oeuvre. « Les syndicats appellent mercredi à ‘donner priorité à l’emploi, à une croissance durable et une fiscalité juste' », indique son porte-parole Björn Crul. « C’est également ce que le Voka veut. Nous demandons donc le soutien des syndicats pour que le gouvernement fédéral prenne des mesures pour favoriser la croissance et l’emploi. » Le Voka a répété son plaidoyer pour une réduction des charges sur le travail et pour une fiscalité encourageant la croissance.

Le Voka ne soutient cependant pas la manifestation de mercredi à Bruxelles. « Nous souscrivons aux principes, mais estimons que les travailleurs ne doivent pas arrêter de travailler pour autant. »

Pas de chaos sur les routes

La grande manifestation à Bruxelles ne provoque actuellement pas de chaos sur les routes. « Le mercredi, c’est traditionnellement le jour le plus calme sur les routes », explique Inge Paemen, de Bruxelles Mobilité. « Aujourd’hui, il semble que ce soit encore plus calme. »

Le tunnel Belliard a été fermé à 10h00. C’est ensuite toute la petite ceinture qui a été fermée entre la porte d’Anderlecht et la rue Belliard.

Les problèmes restent cependant limités. « Les Bruxellois et les navetteurs ont visiblement suivi notre conseil », poursuit Inge Paemen. « Ils sont allés au travail en utilisant les transports en commun ou sont restés chez eux. Nous avions déjà remarqué lors de précédentes manifestations que nos conseils sont généralement bien suivis. » Le reste du réseau a lui aussi subi peu de retombées de la manifestation.


Le Vif.be, avec Belga

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