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L’Etat loue très cher les immeubles vendus dans les années 2000

Thierry Denoël
Thierry Denoël Journaliste au Vif

La vente des immeubles appartenant à l’Etat avait rapporté beaucoup d’argent à l’époque. Mais ce que l’on craignait est arrivé : les loyers payés par les services de l’Etat pour les bâtiments ont déjà augmenté de 20 % ! Voici les chiffres en exclusivité.

Au début des années 2000, le gouvernement violet de Guy Verhofstadt était dépourvu car les caisses de l’Etat étaient vides. Des ministres imaginatifs proposèrent alors les fameuses opérations « one shot » consistant à vendre des bâtiments de l’Etat pour les louer ensuite. Cela rapportait certes beaucoup d’argent d’un coup, mais faisait peser une charge pour les années à venir. Ainsi, il avait été calculé que l’Etat devrait débourser 1,8 milliards d’euros en 25 ans pour la location de bâtiments vendus, entre 2001 et 2006, pour un total de 1,3 milliards d’euros.

Qu’en est-il aujourd’hui ? La question a été posée le 2 janvier… 2012, par un député Vlaams Belang Tanguy Veys. Le secrétaire d’Etat à la Régie des Bâtiment Servais Verherstraeten (CD&V) vient de lui répondre, un an et deux mois plus tard. Constat : les loyers payés par l’Etat pour les bâtiments qu’il occupe est passé de 373 millions d’euros à 454 millions en 2012, soit une augmentation de 20 % ! Il s’agit d’une augmentation notable du budget « locations » et ce alors que le nombre de m2 loués n’a, lui, pas évolué. Il a même très légèrement diminué (2,99 millions de m2 loués en 2007 contre 2,97 millions de m2 loués en 2012).

La part la plus importante revient à Bruxelles, avec 1,1 million de m2 de surface de bureau loués par l’Etat, à un prix moyen plus élevé que dans le reste du pays : 210 euros/m2 à Bruxelles, 117 euros/m2 dans la province d’Anvers, 145 euros/m2 dans le Brabant wallon… Avec des bâtiments-phare qui coûtent très cher, comme la Tour des finances, boulevard du Jardin Botannique, dont le budget location représentait 33 million d’euros en 2010 contre 39 millions en 2012.

Le secrétaire d’Etat a reconnu qu’il s’agissait d’une augmentation significative des loyers. Il a rappelé que la Régie des bâtiments avait pris une initiative, en 2011, visant à optimiser l’hébergement des services publics fédéraux à l’avenir. Les effets ne se font pas encore sentir.

Thierry Denoël

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