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L’équipe B-Fast n’arrivera pas avant mardi à Katmandou

L’équipe B-Fast qui était en route vers le Népal lundi a dû changer de trajectoire et s’est dirigée vers New Delhi, en Inde. L’aéroport de Katmandou n’a pas pu accueillir l’appareil car il affiche complet, en raison du nombre déjà important d’avions qui acheminent l’aide humanitaire vers la capitale népalaise. Les premières opérations de recherches de l’équipe belge devraient débuter au plus tôt mardi.

Lors de la dernière escale à Bahreïn, il est devenu évident que l’avion belge ne pourrait pas atterrir dans l’immédiat à Katmandou, la capitale du Népal, où arrive toute l’aide internationale.

A l’approche de Katmandou, de nombreux appareils attendaient déjà le feu vert pour atterrir. « Tout le monde est parti en même temps et arrive au même moment », a rapporté l’équipe belge, déçue. « C’est très frustrant pour chacun mais il faut se dire que l’aide d’urgence arrive. Si nous ne sommes pas à pied d’oeuvre aujourd’hui, d’autres pays le seront ».

L’équipe B-fast s’est donc redirigée vers New Dehli, située à une bonne heure de vol de Katmandou. On ne sait pas encore précisément quand l’équipe pourra arriver à Katmandou mardi. Le temps presse pourtant. L’équipe B-fast est spécialisée en « Urban search and rescue », soit la recherche de survivants sous les décombres.

Le travail de recherche de survivants pourrait ne commencer que mercredi

On ignore encore pour le moment quand les sauveteurs belges de B-Fast pourront quitter New Dehli, où ils se trouvent actuellement, pour se rendre dans la capitale népalaise Katmandou. Cela ne se fera en tous les cas pas avant mardi 14h15 heure locale. Un ensemble de facteurs définira ensuite si l’équipe, composée de 43 personnes, pourra se mettre au travail mardi soir ou si elle devra attendre mercredi.

Après avoir enregistré un peu de retard au Moyen Orient, l’A320 qui transporte les sauveteurs a finalement dû aller se poser à New Dehli, dans le nord de l’Inde, car l’aéroport de Katmandou, surchargé, n’était plus en mesure d’accueillir d’autres appareils.

L’heure provisoire de départ de la ville indienne est fixée à 14h15. Un départ anticipé est exclu au regard des règles internationales très strictes en matière de repos des pilotes. En outre, dix-sept autres avions transportant de l’aide humanitaire se trouvent également à New Dehli et attendent le feu vert.

Une bonne heure de vol est nécessaire pour rejoindre Katmandou, où il faudra encore décharger les dix tonnes de matériel (tentes, matériel médical, nourriture, matériel nécessaire pour creuser dans les gravats) se trouvant dans l’avion. Il sera ensuite nécessaire de trouver des véhicules pour se rendre sur la zone qui aura été attribuée à l’équipe de B-Fast.

Il n’est pas exclu que la recherche de survivants puisse débuter mardi soir mais cela dépendra notamment du travail préparatoire qui aura été effectué en amont par d’autres équipes dans le secteur. Travailler de jour ou de nuit ne fait, en outre, aucune différence pour les chiens, spécialement entraînés pour retrouver des victimes vivantes.

« Nous pouvons toujours jouer un rôle d’importance »

Gilles Du Bois D’Aische, le chef de l’équipe B-Fast, ne perd pas espoir alors que les 43 membres de l’équipe n’ont pas pu atterrir lundi au Népal, frappé samedi par un puissant séisme. « C’est difficile d’accepter d’être bloqués ici, en ne pouvant pas faire preuve de nos capacités et en sachant que des gens ont besoin de nous. Mais nous sommes convaincus que nous allons encore pouvoir jouer un rôle de poids », a-t-il confié après avoir mis le cap sur New Dehli, la capitale de l’Inde.

Alors qu’ils étaient en approche de l’aéroport de Katmandou, les sauveteurs belges ont appris qu’ils ne pourraient plus atterrir lundi au Népal. Le petit aéroport international est débordé par l’arrivée des secours internationaux et 17 avions ont déjà été redirigés vers le nord de l’Inde. Les membres de B-Fast digèrent difficilement la pilule. Ils sont spécialisés en « Urban search and rescue », soit la recherche de survivants sous les décombres. Chaque minute compte, alors qu’ils sont à New Dehli en attente du feu vert pour partir.

Gilles Du Bois D’Aische ne désespère pourtant pas. « Par expérience, nous savons qu’il y a toujours de l’espoir, notamment dans la mesure où les conditions météos sont relativement bonnes. Nous serons toujours utiles, même après 72 heures », a-t-il indiqué. « On peut toujours espérer retrouver des gens vivants ». On ne sait entre-temps toujours pas quand les Belges pourront partir mardi.

L’aéroport de Katmandou a une capacité d’accueil limitée et le déchargement des avions prend du temps. Ce n’est que lorsque des appareils redécolleront qu’il y aura place pour les suivants. B-Fast aura d’ailleurs besoin de deux heures pour décharger. Ce n’est qu’ensuite qu’elle pourra se mettre en route vers la zone qu’on lui désignera et s’y mettre au travail. Les sauveteurs belges auraient-ils pu arriver plus rapidement sur place ? Gilles Du Bois D’Aische ne le pense pas, en raison des nombreuses contraintes d’une telle opération. La distance à parcourir est grande, il a fallu réunir toutes les autorisations nécessaires en très peu de temps, charger l’avion d’environ 10 tonnes de matériel, … « Tout le monde a fait de son mieux pour que le départ soit aussi rapide que possible ». Qu’en aurait-il été avec un plus grand appareil ? L’armée belge dispose en effet d’un Airbus A330, pouvant emporter jusqu’à 40 tonnes de fret et rejoindre Katmandou sans escale.

Les membres de B-Fast doutent que cela ait fondamentalement changé les choses. « Dix-sept avions ont été déviés, quelques heures de moins n’auraient pas fait la différence », a estimé Gilles Du Bois D’Aische. « L’A330 était en mission planifiée ce week-end et donc pas directement disponible. Nous avions 10 tonnes de matériel et 40 personnes à acheminer, cet avion nous semblait le meilleur choix ».

Actuellement, on ne peut qu’espérer que les Belges puissent reprendre les airs mardi matin. En Haïti déjà, B-Fast n’avait pu atterrir tout de suite et s’était par la suite montrée néanmoins très utile.

Le Consortium 12-12 lance un appel national pour l’aide aux victimes

Le Consortium 12-12 lance lundi un appel national à la solidarité pour l’aide aux victimes du séisme au Népal, sous le titre « S.O.S. NEPAL ». Cet appel se fait sur le numéro de compte BE19 0000 0000 1212.

Les six organisations humanitaires membres du Consortium 12-12 -Caritas International, Médecins du Monde, Handicap International, Oxfam-Solidarité, Plan Belgique et UNICEF Belgique- vont joidre leurs forces pour « collecter des fonds en limitant les coûts au maximum ».

« L’aide d’urgence doit, entre autres, permettre de fournir des abris, de l’eau potable, des soins de santé, des sanitaires, des kits d’hygiène, un soutien psychologique, de la nourriture ainsi que l’accueil des enfants, des écoles d’urgence, des espaces sécurisés, des centres de réadaptation », précise Erik Todts, directeur du Consortium 12-12.

« Les canaux de communication sont détruits ou inexistants. Les organisations de secours ont besoin d’argent pour prendre en charge cette crise de grande envergure. Pour l’achat et l’acheminement de l’aide, dégager les décombres, le renforcement des équipes d’urgences locales et pour aider la population à reprendre son destin en main », ajoute-t-il.

28 ressortissants belges manquent toujours à l’appel

« Au moment du séisme samedi, 176 Belges se trouvaient au Népal, selon nos informations. Nous recherchons encore 28 d’entre eux », a indiqué lundi soir un porte-parole des Affaires étrangères. Le dernier « bilan » faisait état de 23 ressortissants belges manquants sur 160 présents dans le pays.

Les Affaires étrangère tiennent également à revenir sur les informations concernant deux Belges blessés, « nous avions eu cette information, mais elle s’est révélée fausse ».

« Nous maintenons nos contacts avec les familles et le centre de crise fait son travail », a ajouté le porte-parole, espérant avoir au plus vite des nouvelles des tous les compatriotes se trouvant au Népal.

Les Affaires étrangères lancent deux nouveaux numéros de téléphone

Les personnes ayant des informations ou se posant des questions sur les Belges se trouvant au Népal peuvent dès à présent contacter les Affaires étrangères au 02/501.40.00 et au 02/501.40.01, a fait savoir lundi après-midi Michael Mareel, porte-parole adjoint du SPF Affaires étrangères.

Ces deux numéros différents ont été mis en place afin de pouvoir faire face au flux d’appels.

Les Affaires étrangères ont, par ailleurs, confirmé que deux Belges avaient été blessés à la suite du puissant séisme qui a secoué le pays samedi. Elles sont toujours sans nouvelles de 23 de nos ressortissants se trouvant au Népal.

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