Montasser AlDe'emeh © .

« L’EI nous a déclaré la guerre, celui qui va combattre à leur côté doit comprendre qu’aucun retour n’est possible »

« Il est temps que tout le monde prenne ses responsabilités: l’état belge, la communauté musulmane, mais aussi ces jeunes radicalisés qui se rendent en Syrie. » C’est en tout cas l’avis de Montasser AlDe’emeh, expert en djihadiste qui a créé un centre d’étude pour ces jeunes qui se sont radicalisés.

Montasser AlDe’emeh a publié, il y a peu, une interview commune dans le Knack avec un combattant syrien. Il y déclarait que Bart De Wever avait raison de craindre des attaques dans sa ville. Les actions anti-terroriste d’hier prouvent qu’ AlDe’emeh avait de bonnes raisons de tirer la sonnette d’alarme.

La plupart des djihadistes qui reviennent de Syrie sont dégoutés ou n’ont pas supporté la vie là-bas. Seule une infime partie est dangereuse et souhaite commettre des attentats, selon AlDe’emeh. Le problème est qu’on ne sait pas quand ils vont frapper. D’ici quelques jours, des semaines, des mois ou des années ? Ce sont de véritables bombes à retardement.

Que peut-on y faire ?

Montasser AlDe’emeh : Tout le monde doit prendre ses responsabilités. L’état belge doit réfléchir davantage avant de participer ou non à une guerre en Syrie et en Irak sans véritable stratégie. Tout comme les imams et l’exécutif musulman doivent faire des avancées concrètes en se réunissant et en dialoguant avec les jeunes.

Vous pointez la responsabilité de la Belgique et de la communauté musulmane, mais prônez aussi un message clair envers ceux qui partent.

En effet, ceux qui partent ne sont plus des enfants. C’est vrai que certains jeunes ont 19 ans, mais la majorité d’entre eux ont la vingtaine, voire la trentaine. Tous ne sont pas, non plus, désoeuvrés. C’est pourquoi il faut leur envoyer un message clair : ceux qui partent doivent savoir ce qui les attend à leur retour. L’Etat islamiste (EI)a déclaré la guerre à la Belgique et à l’Europe. Celui qui va se battre aux côtés de l’EI doit bien comprendre qu’il ne va pas pouvoir revenir comme ça. Mais en parallèle, nous ne devons pas perdre de vue notre responsabilité et rester ouverts au dialogue.

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