Steven Vandeput, le ministre de la Défense. © Belga

L’armée contrainte à renoncer à une possible mission en Centrafrique

L’armée belge vient, pour la seconde fois en quelques mois, de renoncer à participer, faute de crédits, à l’opération de l’Union européenne en Centrafrique (Eufor RCA), a-t-on appris lundi de sources concordantes.

A la mi-octobre, une compagnie (soit une bonne centaine d’hommes) du 12ème/13ème bataillon de Ligne, une unité d’infanterie légère casernée à Spa, a reçu un ordre d’avertissement: se tenir prête à se déployer vers la fin de l’année à Bangui dans le cadre de l’Eufor pour sécuriser durant trois mois l’aéroport de la capitale centrafricaine. Mais une semaine plus tard, le contre-ordre est venu, après que l’état-major de la Défense eut appris l’ampleur des économies (environ 220 millions d’euros) que lui imposent le gouvernement pour l’année prochaine. L’information sur l’annulation, à un stade très précoce des préparatifs, de cette possible mission a été confirmée lundi par plusieurs sources militaires en marge de la visite du nouveau ministre de la Défense, Steven Vandeput (N-VA), aux unités de la composante Terre. Déjà l’an dernier sous le gouvernement Di Rupo, la Belgique avait dû renoncer, pour des raisons budgétaires, à participer à la force européenne en Centrafrique, en dépit des sollicitations répétées de la France. Paris souhaitait un renfort de ses partenaires pour l’épauler dans cette mission, lancée dans la foulée de l’opération Sangaris. Cette mission, forte de quelque 750 soldats et gendarmes, assure le maintien de l’ordre à l’aéroport de Bangui et dans le camp de réfugiés de Mpoko, tout proche de l’aérodrome. Son mandat a été prolongé par l’UE fin septembre de trois mois, jusqu’en mars 2015, pour permettre une « transition en douceur » avec la force de l’Onu en Centrafrique (Minusca), qui a commencé à se déployer à la mi-septembre. L’Eufor RCA, qui a débuté le 1er avril dernier, restera donc la première opération de l’histoire de la défense européenne sans la moindre participation belge. La France est la « nation cadre » de l’opération, à laquelle participent treize nations européennes. Et paradoxalement, c’est la Géorgie, un pays non membre de l’UE, qui fournit l’un des plus gros contingents, soit une compagnie de 150 soldats. La Centrafrique avait sombré dans le chaos avec le renversement en mars 2013 du régime de François Bozizé par les Séléka, plongeant le pays dans une spirale de violences intercommunautaires ayant entraîné l’envoi de forces française, européenne et onusienne dans le pays. Les tueries de masse ont cessé depuis quelques mois, même si la capitale centrafricaine reste régulièrement secouée par des affrontements armés et une forte criminalité.

Contenu partenaire