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L’armée belge veut se doter de « mini-drones » avant d’acheter des engins plus gros

L’armée belge envisage de se doter rapidement – idéalement avant fin 2017 et en coopération avec le Luxembourg – de « mini-drones » capables d’être les « jumelles en l’air » de ses unités terrestres, afin de combler une de ses lacunes capacitaires, avant de lancer des programmes plus ambitieux, a-t-on appris jeudi de source militaire.

Ces mini-UAS (« Unmanned Aircraft Systems ») devront être capables de voler à une distance allant de 10 à 25 kms, avec une autonomie d’une à trois heures, a expliqué un spécialiste du dossier à l’agence Belga.

Cette acquisition, pour un montant estimé de quelques millions d’euros, est prévue dans la « vision stratégique » pour la Défense à l’horizon 2030 avalisée fin juin par le gouvernement et qui prévoit de doper les capacités ISTAR (Intelligence, Surveillance, Target Acquisition and Recognition) des forces armées.

« C’est un moyen qui manque (actuellement) pour appuyer nos différentes unités, dont les compagnies de manoeuvre (des unités de combat de la composante Terre) », a-t-on précisé de source militaire, qualifiant ces engins de « jumelles en l’air ». Ils devraient également renforcer les éléments déployés dans le cadre des opérations de sécurité intérieure.

Ce programme d’acquisition pourrait dans le meilleur des cas être clôturé cette année encore, avec des livraisons rapides et une « capacité opérationnelle initiale » (IOC) vers la mi-2018 et une pleine opérationnalité l’année suivante.

L’achat de mini-UAS devrait se faire « dans un cadre Benelux, en synergie avec le Luxembourg » – dont la petite armée dispose déjà de quelques « micro-UAS » de type Mikado AirRobot 100, d’une portée opérationnelle de 500 mètres -, a-t-on précisé de même source.

La plupart des armées occidentales disposent désormais de drones dans l’une des cinq catégories répertoriés, allant du « micro » (maximum 5 kms de portée) au HALE (Haute Altitude Longue Endurance), capable de voler à 20.000 mètres et de tenir l’air pendant une quarantaine d’heures.

La composante Air de l’armée utilise depuis 2002 des drones de catégorie intermédiaire de type B-Hunter, capables d’opérer dans un rayon d’une centaine de kms de sa station de contrôle, à une altitude de 7.000 pieds (environ 2.300 m) avec une endurance d’une dizaine d’heures.

Mais ces appareils, basés à Florennes au sein de la 80ème escadrille UAV, arrivent en fin de vie, même si le ministre de la Défense, Steven Vandeput, souhaite prolonger leur utilisation au delà de la date prévue pour leur retrait, fixée vers 2018.

Et la « vision stratégique » du gouvernement prévoit l’achat de deux drones MALE (Medium Altitude Longue Endurance) à court terme, durant la période 2021-2025 pour 180 millions d’euros, puis quatre drones MALE supplémentaires « de préférence européens » pour le plus long terme (2029-2030) pour 310 millions d’euros.

La Belgique devrait aussi rejoindre le programme « Alliance Ground Surveillance » (AGS) de l’Otan, qui utilisera cinq « gros » drones RQ-4 Global Hawk au départ de la base aéronavale de Sigonella (Sicile) à partir de 2017-2018 en y affectant à terme une douzaine de personnes.

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