L’ajustement budgétaire wallon reporté à la mi-mars
L’ajustement budgétaire wallon, longtemps annoncé pour fin février début mars, devrait pouvoir commencer à la mi-mars, a-t-on appris mercredi au cabinet du ministre du Budget Christophe Lacroix, où l’on s’attèle toujours à obtenir les chiffres précis de cet exercice.
Alors que la Fédération Wallonie-Bruxelles a entamé ce contrôle début février en espérant le conclure le 30 mars, la Wallonie est elle toujours dans le flou. C’est que la Fédération peut calculer aisément l’impact des modifications de paramètres macro-économiques sur son budget parce que la quasi-totalité de ses recettes provient de la loi spéciale de financement, ce qui n’est pas le cas de la Wallonie (23%).
La Région dépend aussi du Fédéral pour les estimations qui se rapportent aux additionnels à l’impôt des personnes physiques (IPP) – qui représentent depuis la 6e réforme de l’État un tiers de ses ressources – ainsi que pour les prévisions des impôts régionaux que le fédéral continue de percevoir pour la Région (droits de succession et droits d’enregistrement).
Le gouvernement wallon est confronté à un déficit initial de 1,1 milliard, notamment en raison des requalifications comptables exigées par l’Europe (568 millions) et de la participation à l’assainissement de l’Etat lié à la 6e réforme de l’Etat (329 millions d’euros). Il a prévu un budget 2015 en déficit de 450 millions d’euros (soit 650 millions d’efforts), limité essentiellement grâce à des reports d’investissements et des réductions de dépenses publiques, mais sans impôts nouveaux.
Mais les derniers paramètres économiques officiels sont défavorables: l’inflation a été revue à 0% au lieu de 1,3% au budget initial et la croissance estimée à 1%, contre 1,5% au moment de la confection du budget, ce qui nécessite un ajustement. Il conviendra de tenir compte aussi d’un dérapage potentiel du budget 2014, au cours duquel les comptes de 164 organismes pararégionaux sont rentrés dans le périmètre des comptes publics.
La clôture comptable de cet exercice reste compliquée, et il n’est pas dit que l’ajustement du printemps pourra déjà en tenir compte. En outre, la situation peut varier en fonction d’aléas de l’actualité comme en témoigne l’évolution récente du dossier Sofico, où les interprétations PS et cdH ont varié. Faudra-t-il revoir la trajectoire budgétaire, qui prévoit de faire porter l’essentiel des efforts sur 2015 et 2016 afin d’arriver à l’équilibre budgétaire en 2018 ? Certaines voix au gouvernement wallon ne l’excluent plus, qu’il s’agisse de décélérer l’assainissement prévu sur les deux premières années, voire de reporter le retour à l’équilibre.
En Flandre, le sacro-saint équilibre budgétaire a été remis en question il y a quinze jours par Joke Schauvliege (CD&V). Le ministre Lacroix, lui, joue la prudence dans la communication et assure chercher la transparence: « dans les prochaines semaines, nous serons en mesure de dresser un tableau complet de ces chiffres pour la Wallonie et donc, de présenter un exercice d’ajustement qui se fera dans la plus grande transparence », indiquait-il dernièrement. Autre mesure de prudence: aucune dotation ou dépense liée à l’inflation n’est plus liquidée en une tranche depuis janvier, pour ne pas compromettre les choix du contrôle budgétaire.