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L’AFCN accable Electrabel

Dans deux courriers envoyés respectivement à Philippe Van Troeye, le CEO d’Electrabel, et Isabelle Kocher, patronne d’Engie, le chef de l’AFCN, Jan Bens, s’inquiète des « résultats effrayants » d’une étude sur la sécurité des centrales et pointe le fait « qu’Electrabel semble peu concerné par cette question », rapporte samedi La Libre.

La première lettre est datée du 1er juillet 2016 et adressée au CEO d’Electrabel. Le patron de l’agence fédérale de contrôle nucléaire y revient sur « les résultats pour le moins alarmants » des études ‘Fire PSA’ et ‘Fire Hazard Analysis’, relatives à la résistance à un incendie. Outre les conclusions interpellantes – les études révèlent des probabilités de fusion de coeur, considérée comme un accident nucléaire grave – c’est surtout la réaction d’Electrabel qui agace Jan Bens. Selon lui, la réponse d’Electrabel démontre « une grande désinvolture ».

Dans un second courrier, adressé en septembre à Isabelle Kocher, président du CA d’Electrabel et patronne d’Engie, le chef de l’AFCN fait part de sa « préoccupation, voire de sa forte inquiétude, quant à la gestion par Electrabel de ses activités nucléaires en Belgique, quant à l’insuffisance de proactivité dont fait preuve Electrabel en matière d’actions qui permettraient de faire évoluer positivement le niveau de sûreté et/ou notre culture de sûreté ». Jan Bens pointe principalement « la situation actuelle à la centrale nucléaire de Tihange » et déplore « l’incapacité, depuis maintenant un peu plus d’un an, d’Electrabel à réagir structurellement, rapidement et efficacement pour augmenter de manière significative le niveau de sûreté ».

Deux visites inopinées menées à Tihange au mois d’août ont particulièrement alerté le chef de l’AFCN. Les visites ont permis de se rendre compte que le nouveau plan d’actions sur lequel s’était engagé Electrabel, « n’était que partiellement » implémenté et qu’il subsistait des problèmes « structurels au niveau de l’organisation d’Electrabel ».

Electrabel confirme avoir reçu ces deux courriers et dit prendre le problème « très au sérieux ».

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