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« L’abdication du roi Albert pose problème à Bart De Wever »

Selon le rédacteur de Knack, Walter Pauli, l’abdication du roi Albert II constitue une opération bien préparée et programmée au moment idéal. Sur le plan politique, on se demande surtout comment la N-VA abordera la question.

Quelles sont selon vous les raisons qui poussent Albert II à abdiquer?

Walter Pauli: Cette passation de pouvoir est parfaitement programmée. La rumeur court depuis un certain temps, il fallait juste attendre le bon moment. Le roi vit une annus horribilis, en Wallonie aussi quelques reportages très critiques sont parus sur lui. Paradoxalement, nous vivons une période politique calme, certainement comparée aux années Leterme. Le contrôle budgétaire est passé, donc les affaires les plus urgentes sont réglées. En outre, l’année politique est clôturée. Tout cela implique donc que le prince Philippe, qui succède au roi Albert II, ne devra pas se montrer immédiatement – la déclaration gouvernementale n’aura lieu qu’en septembre. Ce timing offre la possibilité à Philippe de s’habituer à la politique. Vu que Philippe doit de toute façon être capable de reprendre la fonction royale un jour et qu’Albert souhaite abdiquer, c’est le moment idéal.

Cette passation de pouvoir est-elle donc prévue depuis longtemps?

Walter Pauli: C’est certainement une opération très bien préparée. Je suppose que le roi a convenu cela depuis un petit temps avec Elio Di Rupo. Si Di Rupo a informé ses vice-premiers ministres à son tour, ceux-ci auront en principe informé les présidents de parti. Que le roi – comme c’était le cas aujourd’hui – se réunisse avec les ministres est très exceptionnel. Je ne sais pas si l’opposition était au courant, mais j’en doute fort. Aux yeux des détenteurs de pouvoir traditionnels, Groen est toujours considéré comme « bleu », la N-VA est antibelge et le Vlaams Belang est totalement exclu.

Qu’est-ce que cela signifie sur le plan politique?

Walter Pauli: Pour la N-VA surtout, c’est une situation pénible. Le Roi Albert II est coincé par l’affaire Delphine Boël, mais on ne peut pas attaquer Philippe juste parce qu’il est roi. En outre, au début de son règne, un nouveau roi profite d’une espèce d' »état de grâce » avec notamment les « joyeuses entrées » dans les chefs-lieux des provinces. On se demande donc comment Bart De Wever abordera la question à Anvers. Lorsque Philippe et Mathilde ont visité le centre culturel Roma à Borgerhout, De Wever a refusé de saluer le couple princier en tant que bourgmestre – comme c’est la coutume – et s’est fait remplacer par le bourgmestre du district de Borgerhout. Quand le roi Philippe passera à Anvers, De Wever ne pourra pas refuser de lui serrer la main. D’autre part, il peut sortir son épingle du jeu en ne se montrant pas hostile.

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