© Belga

Kris Peeters : « Le cyclisme, c’est dans l’ADN de la Flandre »

Fan de vélo, le ministre-président flamand dresse l’éloge de son sport de cour, et élève la course cycliste au rang de « métaphore de la vie ».

Que représente pour vous le Tour des Flandres ? Kris Peeters : C’est l’un des temps forts de la saison cycliste, non seulement en Flandre, mais aussi sur le plan international. Et puis, c’est une vraie fête populaire, un très bon exemple de ce qui constitue l’ADN de la Flandre.

Au point que vous avez un jour déclaré : « La Flandre, c’est la course. La course, c’est la Flandre. » Oui. Le cyclisme s’ancre très profondément dans la société flamande. C’est dans nos gènes. Le Tour des Flandres, c’est une métaphore de la vie : on roule contre des adversaires, mais aussi contre les éléments naturels, les chutes, les crevaisons, l’imprévu. Pour gagner, il faut faire preuve d’obstination et de courage. La course cycliste condense toutes les facettes de la vie.

Quel est votre programme pour le dimanche du Tour des Flandres ? Certains de mes collègues ministres seront dans une voiture suiveuse. Moi, ça ne m’intéresse pas. A l’arrière du peloton, on ne voit presque rien de la course. Lors des trois dernières éditions du Tour des Flandres, j’ai eu la chance de pouvoir suivre la course depuis une moto. Une expérience très intense, phénoménale. On est vraiment au milieu des coureurs. Cette année, je serai de nouveau sur une moto, mais comme ardoisier, pour indiquer les écarts entre les échappés et le peloton.

Le Premier ministre Yves Leterme a dit que, s’il devait quitter la politique, il se verrait bien manager d’une équipe cycliste professionnelle. Vous aussi ? Moi, je me verrais mieux coureur que directeur sportif ou directeur de course. Si c’était à refaire… Parce qu’à présent c’est trop tard.

Combien de kilomètres roulez-vous par an ? Trop peu. Mais 2011 sera pour moi l’année vélo. En septembre, j’irai grimper le col du Galibier, dans les Alpes, avec dix asthmatiques, dix patients atteints de la mucoviscidose, Eddy Merckx, le chanteur Ozark Henry et 2 000 autres personnes. J’ai aussi prévu d’escalader le mont Ventoux, pour une bonne cause également. Enfin, je compte participer à une course contre le cancer – départ de Malines, 1 000 kilomètres en quatre jours. Je ferai la dernière étape.

L’organisation Vlaanderen Vlagt assure la visibilité du drapeau flamand lors des grandes manifestations sportives. Vous estimez que c’est positif ou négatif pour l’image de la Flandre ? Je suis très fier du drapeau flamand et du Vlaamse Leeuw. Voir ce drapeau sur les courses cyclistes, cela me fait plutôt plaisir. Je ne trouve pas que c’est inapproprié. Dieu merci, rien n’interdit de se placer le long d’une route et de montrer le drapeau flamand. D’ailleurs, si vous regardez de la formule 1, vous verrez plein de drapeaux Ferrari.

Sauf qu’ici il ne s’agit pas d’une initiative spontanée des spectateurs, mais de propagande politique. Les militants de Vlaanderen Vlagt se postent avec leurs drapeaux pile dans le champ des caméras. Oh, vous savez, tout le monde aime se placer devant les caméras… Franchement, ce sont des détails, je trouve.

Guy Verhofstadt et Yves Leterme ont souvent mis en avant leur passion du vélo. N’y a-t-il pas là une part de calcul politique, compte tenu de la popularité du cyclisme en Flandre ? Je ne peux pas répondre à leur place. Moi, j’ai participé cinq fois au Tour des Flandres cyclo, organisé la veille de la course, sur le même parcours. J’y serai cette fois encore, quelle que soit la météo. Il y a trois ans, il pleuvait des cordes. Des cordes ! En plus, cela implique de s’entraîner régulièrement, pour être prêt le jour J. Si on ne le fait que pour les médias, on arrête vite.

Le Ronde, c’est la deuxième fête nationale flamande ? C’est un jour de fête. Le 11-Juillet, naturellement, c’est la fête nationale flamande. Mais le Tour des Flandres, pour moi, se situe tout, tout près.

ENTRETIEN : F.B.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire