Le bureau de Koens Geens après le passage des manifestants. © Belga

Koen Geens exprime sa « profonde indignation » après les incidents à son cabinet

Le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) a exprimé mardi dans un communiqué sa « profonde indignation » à la suite des incidents survenus dans la matinée au siège de son cabinet à Bruxelles.

« Le ministre de la Justice exprime sa profonde indignation face à la violence aveugle qui a été utilisée lors de la préparation de l’entretien qu’il avait convenu avec la délégation d’agents pénitentiaires », indique le cabinet dans un communiqué.

Koen Geens « regrette au plus haut point les destructions occasionnées et le fait que les personnes de l’accueil ont été sous le choc », ajoute le cabinet du ministre. « Bien que le ministre a toujours été disposé à parler avec une délégation, les agents pénitentiaires ont refusé l’entretien », déplore le cabinet qui ajoute que Koen Geens « rencontrera à nouveau la délégation d’agents pénitentiaires cet après-midi (mardi) à 16h00 ».

Le ministre « est plus décidé que jamais à mener la réforme pénitentiaire qu’il a promise », conclut le communiqué. Mardi vers 10h30, des manifestants réunis devant le siège du MR ont migré vers le SPF Justice. A force de tambouriner sur la porte d’entrée, ils sont parvenus à en briser les carreaux. Profitant de l’ouverture de la porte, des dizaines de militants se sont alors engouffrés dans le bâtiment.

Le président du comité de direction du SPF Justice condamne, lui aussi de son côté, les dégradations occasionnées mardi lors d’une manifestation au bâtiment de l’administration Bordet A, ainsi qu’au matériel. « C’est inadmissible », commente mardi Jean-Paul Janssens dans un communiqué. Le ministre de la Justice, Koen Geens, avait déjà fait part de sa « profonde indignation ».

Le président de la CSC appelle au dialogue

Le président de la CSC Marc Leemans a appelé mardi via son compte Twitter à donner toutes les chances au dialogue, après que des manifestants ont pénétré dans le bâtiment du SPF Justice, provoquant des dégâts. « Détruire ne résout rien », a affirmé le leader du syndicat chrétien.

Marc Leemans réagissait ainsi à l’impasse dans laquelle se trouve le dialogue entre les agents pénitentiaires en grève et le ministre de la Justice Koen Geens.

Majorité et opposition condamnent les incidents

Les incidents ont été immédiatement dénoncés fermement par les politiques de la majorité et de l’opposition. La N-VA pointe particulièrement du doigt les partis socialistes du pays.

« Les destructions et la violence ne sont pas permises. La discussion doit primer sinon vous êtes seulement des perdants », a twitté le président du sp.a John Crombez.

Pour la N-VA, la condamnation du socialiste est « peu crédible ». Le parlementaire Werner Janssen accuse le sp.a et le PS « de semer la discorde » et de « désinformation délibérée ». Le président du parti nationaliste flamand, Bart De Wever, critique le PS. « La situation dans les prisons est tout sauf optimale, mais il s’agit d’une grève à cause de la politique du PS, un parti qui a été un quart de siècle au pouvoir », a-t-il twitté. « Tout mon soutien aux réformes de Koen Geens. Les actions syndicales violentes d’aujourd’hui sont inacceptables. »

Pour le parti écologiste Groen, « le dialogue doit venir des deux côtés. Avec cette entrée en force, vous vous mettez hors-jeu ». La présidente du parti Meyrem Almaci et son spécialiste juridique Stefaan Van Hecke dénoncent: « Ce n’est plus une action sociale mais du pur vandalisme. Dialoguez s’il vous plaît! « 

Le président du CD&V Wouter Beke appelle les syndicats à se mettre « autour de la table. (…) Depuis des semaines, Koen Geens est l’homme du dialogue. Étrange manière de le récompenser ». Le ministre chrétien-démocrate Kris Peeters a pour sa part réagi sur Twitter. « La violence est totalement inacceptable. Des résultats ne peuvent être obtenus qu’à la table des négociations. »

Pour la spécialiste de la justice de l’Open VLD, Carina Van Cauter, la violence, « désagréable et inacceptable », ne peut être une réponse à un conflit social.

Mardi vers 10h30, des manifestants réunis devant le siège du MR pour protester contre la politique du gouvernement en matière de prisons ont migré vers le bâtiment Bordet A du SPF Justice, situé boulevard de Waterloo. A force de tambouriner sur la porte d’entrée, ils sont parvenus à en briser les carreaux. Profitant de l’ouverture de la porte, des dizaines de militants se sont alors engouffrés dans le bâtiment. « Le cordon de sécurité a été rompu et des manifestants sont rentrés par la force dans le bâtiment, obligeant le personnel à se mettre à l’abri. L’accueil du bâtiment a été complètement saccagé », détaille M. Janssens. « Le personnel de l’accueil a été traumatisé », poursuit-il. La situation est à présent normalisée et sécurité du bâtiment assurée. Le bâtiment sera fermé au public ce mardi et mercredi.

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