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Kim De Gelder: responsable ou irresponsable, les avis divergent

Le Vif

Les contre-experts mandatés par la défense de Kim De Gelder ont affirmé vendredi après-midi que l’accusé souffre d’un problème au cerveau qui affecte ses perceptions sensorielles au niveau de la vue et de l’ouïe et qui le rend irresponsable pénalement de ses actes. Ils s’opposent en cela aux experts-psychiatres désignés par la justice, qui estiment que, si l’accusé présente un trouble de la personnalité schizotypique, cela ne l’empêche pas d’être responsable de ses actes et de représenter un danger extrême pour la société.

« Il s’agit d’un trouble biochimique au cerveau. Quel que soit le nom qu’on lui donne, c’est purement biochimique », a déclaré le docteur

Karel Ringoet. « Il a commis des faits incompréhensibles. On ne peut y accoler aucune motivation rationnelle, de la part d’une personne avec une capacité de pensée plus ou moins normale. La seule motivation, c’est la maladie », a renchéri le docteur Geert De Bruecker.

Selon les deux psychiatres, Kim De Gelder est incapable de faire la différence entre le bien et le mal. Et ils le croient quand il affirme

entendre des voix. Le docteur Ringoet a d’ailleurs demandé au président Koen Defoort d’interroger l’accusé à propos des voix qu’il aurait encore entendues ces dernières semaines. « J’ai effectivement entendu la voix de Maître Vermassen », a répondu Kim De Gelder, précisant qu’il n’avait jamais entendu de voix avant les faits et « s’en tiendrait à ses déclarations » pour le reste.

Il a concédé avoir « beaucoup menti aux psychiatres et aux policiers parce qu'(il) n’avait pas confiance en eux ». « Aux psychiatres sollicités par mon avocat, j’ai menti aussi, mais moins, parce que j’avais plus confiance en eux », a-t-il précisé.

Pour les docteurs Ringo et et De Bruecker, Kim De Gelder n’est pas responsable de ses actes et vit dans un « autre système solaire ».

Les experts-psychiatres venus témoigner en matinée avaient rejeté l’hypothèse de la schizophrénie et avaient détecté chez l’accusé un trouble mental, à savoir un trouble de la personnalité schizotypique, avec des traits antisociaux et narcissiques, sans pour autant qu’il ait été dément au moment des faits. « Il reste un danger extrême pour la société en raison de son double profil de tueur en série et de tueur de masse », avaient-ils conclu.

En début de soirée, le docteur Koen Van Laere est venu présenter les scans du cerveau de Kim De Gelder montrant le problème qui affecte ses perceptions visuelles et sensorielles. Les débats ont tourné autour de la possibilité ou non de déduire avec certitude de ces scans une maladie mentale.

Les deux derniers témoins seront finalement entendus lundi matin, l’audience de vendredi s’étant déjà prolongée jusqu’à 20h30.

Avec Belga

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