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Kazakhgate: une servitude de passage accordée par Chodiev à Kubla, son voisin à Waterloo

Serge Kubla (MR), alors député bourgmestre de Waterloo, a appuyé par plusieurs courriers au président de la Commission des naturalisations de la Chambre, Claude Eerdekens (PS), dans les années 90, les demandes de naturalisation de Patokh Chodiev puis de sa fille, indique Le Soir.

Le quotidien révèle qu’à la même époque, une servitude de passage a été accordée à titre perpétuel et gratuit par une société de Chodiev à l’homme politique, leurs deux habitations se trouvant sur des terrains imbriqués, à Waterloo. C’est ce que l’on peut déduire en tout cas d’un projet d’acte notarial entre les deux parties, consulté par la rédaction.

Le dossier de naturalisation du Kazakh était alors déjà en bonne voie, « les montages offshore de la famille Chodiev » étant à l’époque encore largement inconnus, note le journal. Mais le « coup de pouce » de Kubla, alors que celui-ci aurait obtenu peu avant un droit de passage sur la propriété de son voisin de manière à pouvoir rentrer chez lui par l’arrière plutôt qu’à front de rue, a posé question à deux gendarmes peu de temps après. C’est ce que le Soir a pu extraire d’un PV consécutif à la découverte de documents saisis au siège de la société Euro Asian Travel, où travaillait la « secrétaire » de Chodiev. Contacté par le journal, Denis Bosquet, l’avocat de Serge Kubla, a précisé que son client « n’entend répondre qu’aux seules éventuelles questions (…) des parlementaires membres de la Commission d’enquête ou toute autre autorité instituée ».

Un des actionnaires d’Euro Asian Travel, l’associé de Chodiev Alijan Ibragimov, aurait quant à lui « bénéficié », sans succès, des services du député bruxellois Philippe Rozenberg (ex-PRL, ex-FN) en vue de la réussite de sa demande de naturalisation, à la fin des années 90. Vu le rôle de consultant pour Tractebel joué par Ibragimov, et l’importance économique de l’enjeu quant à une percée de l’entreprise au Kazakhstan, l’homme a à l’époque reçu d’autres marques de soutien, écrit le Soir, parmi lesquelles celle de Didier Reynders, alors député, et celles de l’Administration des relations économiques. Finalement débouté en 1998, Ibragimov n’obtiendra la nationalité belge qu’à l’occasion d’une seconde tentative, des années plus tard (2005), par la voie communale. A Braine-l’Alleud plus précisément, où le MR tenait les rênes du mayorat.

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