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Karima Boulaaion : « l’association Insoumise et Dévoilée dérangeait »

Le Vif

Karima Boulaaion, présidente de l’asbl « Insoumise et Dévoilée » qui venait en aide à des femmes en détresse, a expliqué au sortir du tribunal après avoir été acquittée des préventions de faux, détournement et de subventions indûment perçues, que « l’association Insoumise et Dévoilée dérangeait le pouvoir en place ».

La Verviétoise, aujourd’hui installée en région liégeoise, n’a jamais douté qu’elle serait acquittée. « J’avais confiance en la justice et cette décision prouve qu’elle est bien faite. J’ai toujours dit que ce procès était un coup monté par certains membres du PS car je leur faisais de l’ombre avec mon association », explique-t-elle.

Karima ajoute qu’elle a toujours été prête « à travailler main dans la main avec les instances judiciaires et les autorités communales verviétoises dans le cadre du projet portant sur les mariages forcés mais j’en ai été écartée. Mon association dérangeait car peu de filles se confiaient dans le cadre du projet initié par les autorités ».

Karima explique qu’elle a été bernée « par certains politiques qui disaient vouloir m’aider. J’ai fait confiance à tout le monde mais je ne mets pas tous les socialistes dans le même sac ». Elle préside aujourd’hui, et ce depuis un an, une autre association. « Le seul regret que j’ai, c’est d’avoir dû prendre du recul par rapport à mon combat ».

Karima a également annoncé qu’elle allait se lancer en politique. Elle n’a pas dévoilé la couleur de son futur parti préférant d’abord « savourer ma victoire ».

Acquittée Le tribunal correctionnel de Verviers a estimé que le dol spécial, élément moral constitutif de l’infraction, n’était pas présent pour soutenir les préventions de faux mises à charge de la prévenue et de son ex-mari dans le cadre de la constitution de l’asbl et de son mode de fonctionnement.

Le juge Lebrun souligne d’ailleurs « l’incompétence » ou « l’insuffisance d’aide » pouvant mener à des erreurs comptables, le tribunal soulevant que les démarches ont été effectuées par la prévenue sur base d’instructions données par des membres du cabinet de Jean-François Istasse.

Le tribunal relève, en ce qui concerne les détournements, que rien ne prouve que les sommes qui ont été portées au compte de l’asbl ont servi à d’autres fins et plus spécialement aux fins privées du couple.

Concernant le volet « subventions », le tribunal pointe les demandes effectuées par les membres eux-mêmes de certains cabinets et « on cherche à voir comment Karima aurait sciemment fait des déclarations inexactes ou incomplètes afin d’obtenir les dites demandes », explique le juge Lebrun dans son délibéré.

Le tribunal a donc acquitté Karima et son compagnon des 22 préventions mises à leurs charges. La défense, assurée par M. Balaes, avait avancé ces arguments pour réclamer l’acquittement pur et simple de sa cliente qui avait crié au complot politique tout au long du procès.

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