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Justice: Koen Geens confirme le désastre

Le ministre de la Justice Koen Geens a confirmé mardi l’état particulièrement catastrophique de son département.

La Justice ne fera cependant pas exception aux restrictions budgétaires (4% en personnel, 20% en fonctionnement) annoncées par la majorité. Il a demandé mardi un peu de patience aux députés alors qu’il tentera de jouer sur le « rythme des économies » et une « meilleure perception des recettes » (amendes…) Il annonce une premier « plan Justice » pour la fin janvier ou le début février.

L’opposition a dénoncé avec force la non immunisation de ce département essentiel au coeur de l’Etat et confirmé sans surprise qu’elle votera contre le budget présenté mardi dans la Commission ad hoc de la Chambre.

Refaisant le compte des nombreux arriérés financiers auxquels fait face la Justice, Koen Geens a indiqué qu’il ne fallait « pas exclure un effet boule de neige » alors qu’il ne disposera pas à court et moyen terme de suffisamment de crédits pour les rembourser. Ainsi, rien que pour l’année prochaine, le gouvernement ne pourra pourvoir qu’au remplacement de 21 magistrats alors qu’il en faudra 119.

Goutte d’eau dans cet océan financier qui engloutit la Justice, Koen Geens a pu annoncer que 61 millions d’euros de crédits étaient finalement libérés pour rembourser en 2014 des arriérés en matière de frais de justice (expertises…) Le comité restreint a pris cette décision vendredi. « J’ai pu utiliser 36 millions d’euros dans le cadre de mes crédits, il me reste 25 millions d’euros de crédits sous-utilisés », a commenté le ministre.

M. Geens a tenté mardi, dans une comparaison avec l’étranger, de relativiser la situation en indiquant que tout n’était pas qu’une question de moyens. Il a souligné l’importance de la concertation et insisté sur la nécessité d’une « stratégie informatique » qui pourrait résoudre bien des maux.

L’opposition s’est montrée très critique, pensant que, la semaine dernière, le ministre avait demandé un report des travaux de la commission afin de demander une rallonge budgétaire au gouvernement. Selon elle, on risque une faillite qui menacerait les équilibres entre les trois pouvoirs en Belgique.

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