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Juges et avocats disent non à la justice en prison

L’accord gouvernemental prévoit d’organiser « là ou c’est possible » les audiences de la chambre du conseil et éventuellement de la chambre des mi­ses en accusation en prison.

Il est également question de mettre en place un projet-pilote de vidéoconférences pour réduire les risques posés par le transfert des détenus. Plusieurs juges et avocats interrogés par La Libre Belgique lundi s’y opposent, mettant notamment en garde contre l’absence de publicité des débats.

Pour Françoise Tulkens, ancienne juge à la Cour européenne des Droits de l’homme, « un principe fon­damental du droit veut que le procès soit public. Certes, certains tireront argument du fait que les débats devant la chambre du conseil et des mises se déroulent à huis clos mais une telle mesure accroît les ris­ques d’absence totale de publicité ».

Le président du tribunal de première instance de Bruxelles, Luc Hennart, partage cet avis. Il estime que « le lieu où doit se rendre la justice, c’est le Palais du même nom », ajoutant que « le danger serait qu’on étende l’expé­rience à toute une série d’autres juridictions ». En ce qui concerne les vidéoconférences, l’avocat pénaliste namurois Marc Preumont rappelle qu’une « expérience de ce type a déjà été menée à Charle­roi, dans le ressort de la cour d’appel de Mons. Mais la chambre des mises a rendu un arrêt jugeant ce dispositif illé­gal ».

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