© Ville de Liège - Alain Boos

Jean-Pierre Grafé, une mascotte liégeoise

L’hommage à Jean-Pierre Grafé pour ses cinquante ans de vie politique a confirmé celui-ci dans son statut de monstre sacré

La salle des pas perdus de la Violette était pleine à craquer, lundi soir, pour l’hommage rendu par la Ville de Liège à Jean-Pierre Grafé (CDH), fait citoyen d’honneur après cinquante ans de mandature communale, sous neuf bourgmestres et après 19 campagnes électorales. Une salle prête à s’enflammer dès les premiers mots.

Le Premier ministre Elio Di Rupo (PS) a réservé à l’ancien ministre un discours au ton très personnel, vantant le sens de l’organisation et la précision d’horloger suisse de l’intéressé, son patriotisme (« Rien n’était jamais trop beau ni trop grand pour Liège, aussi, je l’ai imité à Mons »), sa popularité (« En se promenant avec lui dans le Carré, c’était des « Jean-Pierre, Jean-Pierre, Jean-Pierre » qu’il accueillait avec un grand sourire en prenant des notes sur un bout de papier… »), des épreuves similaires (« Toi et moi avons connu les calomnies, les cabales et la lâcheté »), la fraternité, enfin, que ces grands pudiques de la politique évoquent rarement avec tant de simplicité. Intarissable, la vice-Première Joëlle Milquet (CDH) énuméra les « dix arts » de Jean-Pierre Grafé, alias « pinson serviable », vrai manuel de l’art de réussir en politique et d’être aimé, terminant par un mot de Jacques Brel dont Grafé fut l’avocat : « Il a le coeur si grand qu’on y entre sans frapper ».

Il fut qualifié de « marxiste » par le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer (PS), pour tous les projets d’infrastructures qu’il initia avec deux autres monstres sacrés de la région, André Cools (PS) et Jean Gol (PRL). « Marx, oui, mais Groucho Marx », rétorqua le retraité qui, devant une salle de toutes les couleurs politiques et philosophiques mais entièrement lui acquise, rappela à quel point la confiance est le mot clé des rapports avec l’électeur et entre partenaires politiques. Confiance et même union quand il s’agit de défendre « les intérêts supérieurs du pays de Liège ». Un fameux coup de pouce à ceux qui, comme Willy Demeyer, plaident pour une supra-communalité destinée à redonner à Liège son lustre d’antan, sans nostalgie désuète. « Jacques Delors avait raison de déclarer que les régions d’Europe ne pourront se développer qu’à partir et autour de métropoles fortes et dynamiques, terreau de la formation, de l’innovation, de la recherche et de la création. Toutefois, prévient Jean-Pierre Grafé, il est plus que temps que le bassin de vie liégeois se fédère pour devenir une véritable métropole, reconnue en Europe et ouverte sur le monde, ce qui nous pose le défi de créer, sans plus tarder, un lieu d’arbitrage supra-communal et décisionnel, une véritable communauté urbaine, sur base d’un consensus fort de tous nos partis démocratiques. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire