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Jean-Claude Van Cauwenberghe, « grand sage » discret du PS carolo

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Inquiété durant plus de dix ans dans d’innombrables dossiers judiciaires, Jean-Claude Van Cauwenberghe s’est reforgé une crédibilité dans l’antichambre du pouvoir carolo. A l’ombre de Paul Magnette, il se profile aujourd’hui comme un  » grand sage  » discret du PS local. Mais très écouté en coulisses.

Il a gardé le sens de la formule, railleuse ou complice, mais les soubresauts acerbes se font plus rares dans les propos de Jean-Claude Van Cauwenberghe. De l’autoritaire bourgmestre d’antan à Charleroi, il reste une mystérieuse aura que l’homme se plaît à raviver lorsqu’il apparaît, comme fréquemment, dans les nombreux événements de la ville ou du militantisme socialiste. Jadis mêlé à des procédures judiciaires tourmentées, souvent désavoué par ses pairs, il aurait pu disparaître des écrans-radar. Mais Van Cau a survécu. Aidé par les errements de l’appareil judiciaire, le temps a peu à peu emporté les suspicions. Mieux : pour bon nombre de militants, le personnage est même devenu le « grand sage » à qui il est toujours bon de se référer. Une étiquette que personne n’aurait osé lui coller pendant près de dix ans.

Il ne reste désormais qu’un seul accroc judiciaire dans son parcours, pour lequel la justice l’épingle en tant qu’ancien conseiller communal de Charleroi : celui des repas scolaires gérés par la firme Sodexo, dans lequel il aurait fait pression pour effacer l’ardoise en échange de deux repas gastronomiques. « Je suis tout à fait confiant, commente-t-il. Ce dossier sera la cerise sur le gâteau du ridicule judiciaire. »

C’est dans ce contexte marqué par une irréversible érosion des suspicions que Van Cau retrouve, à 71 ans, sa place dans l’échiquier politique carolo. Une place dans l’ombre de Paul Magnette, certes, mais taillée sur mesure pour l’éloquence empreinte de bon sens qu’il a toujours affectionnée. « Il est devenu à la fois le poil à gratter et le garde-fou de Magnette, résume le CDH Antoine Tanzilli. Cette posture semble lui conférer une certaine respectabilité. » L’intéressé lui-même évoque une « réhabilitation » plutôt récente dans le terreau socialiste et dans les diverses sections locales qui animent le parti. « Je vois les votes qui me concernent passer du rejet à l’approbation », analyse-t-il. En atteste son grand le retour, depuis le début de l’année, dans les réunions préparatoires du groupe PS précédant le conseil communal.

Le dossier « Van Cau, meilleur ennemi de Magnette » dans Le Vif/L’Express de cette semaine. Avec :

  • les trois éléments qui expliquent le regain d’intérêt et de crédibilité de l’ex-bourgmestre de Charleroi et ex-ministre-président wallon
  • la vieille garde socialiste carolo, caillou dans la chaussure de l’actuel bourgmestre de Charleroi et actuel ministre-président wallon
  • cinq dossiers « Van Cau » et leur issue
  • la brusque recrudescence de tension entre l’équipe Magnette et le clan Van Cau
  • le seul rouage qui manque à Magnette : l’USC de Charleroi

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