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Jean-Claude Van Cauwenberghe : « Aller plus loin au plan institutionnel épouserait trop la stratégie de la N-VA »

François Brabant
François Brabant Journaliste politique au Vif/L'Express

Ecarté du pouvoir fédéral, le PS va-t-il renouer avec une ligne régionaliste dure ? Le scénario semble peu crédible tant le parti d’Elio Di Rupo a lié son sort à celui de la Belgique. Même l’ancien ministre-Président wallon n’y croit plus.

C’est l’une des lois les mieux vérifiées du système belge. Plongés dans le bain de l’opposition, les grands partis politiques durcissent leurs positions communautaires et aiguisent le tranchant de leurs revendications régionalistes. Alors, rebelote dans les années 2010 ? A première vue, le PS pourrait être tenté d’adopter la même posture.

A savoir : jouer au meilleur francophone, cogner contre les lourdeurs de la Belgique, avec l’espoir de se refaire une santé sur le dos de l’autre Communauté. Rejeté dans l’opposition au niveau fédéral, le parti d’Elio Di Rupo n’aura plus à assumer les compromis boiteux inhérents au modèle belge. Réfugiés dans leurs citadelles de Wallonie et de Bruxelles, les commandos socialistes pourront à loisir saboter les décisions du gouvernement central, dans une logique quasi-sécessionniste.

Possible de prime abord, cette stratégie risque toutefois de rester lettre morte. Le PS ne semble pas près de hisser haut le drapeau wallon de la révolution régionaliste. Encore moins le drapeau bruxellois… Pour une raison simple : vu les compétences déjà transférées aux Régions et aux Communautés, renforcer celles-ci reviendrait à menacer l’existence-même de l’Etat fédéral, donc de la sécurité sociale à laquelle le PS tient comme à la prunelle de ses yeux.

Même Jean-Claude Van Cauwenberghe, ancien ministre-Président wallon et régionaliste, estime que l’heure n’est plus aux réformes institutionnelles.

Levif.be : Maintenant que le PS se dirige vers l’opposition, vous attendez-vous à un raidissement sur le plan communautaire ?

Jean-Claude Van Cauwenberghe : Ma réponse est nuancée. Depuis les années 1980, il y a eu deux réformes de l’Etat et une terrible évolution institutionnelle. La dernière a fait faire aux entités fédérées un bond en avant extraordinaire. Aller plus loin, cela épouserait trop la stratégie de la N-VA. Du temps des régionalistes historiques, c’était différent. Il restait encore beaucoup de choses à conquérir : Namur n’était pas pleinement reconnue comme capitale de la Wallonie, le parlement wallon n’était pas élu au suffrage universel… Entre-temps, je ne dirais pas qu’on a épuisé le catalogue, mais presque.

Lire l’intégralité de l’interview de Jean-Claude Van Cauwenberghe et notre dossier sur l’improbable regain régionaliste du PS dans Le Vif/L’Express de cette semaine.

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