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Javaux et sa liste Ecolo allumés pour dépenses électorales douteuses

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

Une soirée DJ anormalement bon marché, un local de campagne loué à un prix sous-estimé. Le CDH d’Amay doute fortement de la sincérité des dépenses électorales déclarées par la liste Ecolo emmenée par Jean-Michel Javaux. Le Parlement wallon est saisi de deux recours. Motif : soupçon de don déguisé.

Jean-Michel Javaux aime faire plaisir, y compris en campagne électorale. Il n’a pas pu s’empêcher de communiquer son enthousiasme dans sa bonne ville d’Amay, jusque dans la dernière ligne droite des élections communales.

29 septembre, ça se trémousse sur le site  » Maîtres du Feu. » Une poignée de DJ mettent le feu à Amay, de 14 heures à deux heures du mat’. C’est la locale Ecolo qui invite. Et elle a vu grand : 15.000 destinataires ont été approchés, via Facebook. Un millier de fans répondent présent à la fiesta. Un euro l’entrée, c’est donné. Pour une  » Première « ,  » Green Party  » est un beau succès. Et un régal, à deux semaines du scrutin communal. Merci Ecolo. Ceci n’explique évidemment pas que cela : le 14 octobre, la star du coin, Jean-Michel Javaux, retrouve haut la main son maïorat.

Mais voilà que le CDH local vient gâcher le beau souvenir de la fête. Sa curiosité légitime l’a poussé à éplucher les dépenses électorales déclarées par les Ecolos d’Amay. La  » green party  » y figure bien. Mais les comptes ne sont pas bons du tout, juge le camp humaniste, qui siège dans l’opposition.

125 € la location du site ; 50 € le lot de barrières NADAR, 80 € le paquet de tonneaux-poubelles mis à disposition par la commune dont Jean-Michel Javaux est alors bourgmestre et candidat tête de liste ; 2.300 € pour assurer la sécurité de l’événement ; de 50 à 200 € de cachet versés aux neuf DJ qui se sont succédés : dont 550 € pour  » DJ  » Furax « , le clou du spectacle,  » alors qu’il se fait payer 700 € pour une heure d’animation « , relève Mélanie Goffin, qui était candidate tête de liste CDH aux provinciales à Huy.

Sans compter des dépenses passées sous silence : le coût des toilettes publiques, la sono, l’éclairage, le groupe électrogène, etc.

Bref, la facture laisse un goût de trop peu au CDH du coin. Qui soupçonne un montant déclaré bien inférieur à la réalité, mais qui aurait la vertu d’éviter à Ecolo de crever le plafond de dépenses électorales autorisées au niveau communal (11.637 €.)

A moins que l’explication ne se trouve à l’étage provincial. Où là aussi, la liste Ecolo a coché la  » Green Party  » dans ses dépenses électorales : pour 658,24 € et 4.689,96 €, deux montants non détaillés.

De quoi pousser le CDH à sortir la calculette.  » L’accès à ce genre de soirée se fait habituellement moyennant un droit d’entrée de l’ordre de 15 à 20 € par personne. A un euro l’entrée, il s’agit manifestement d’un prix d’accès sous-estimé au regard des charges liées à cette manifestation, et dès lors d’un don déguisé au bénéfice de ses participants.  » Et ça, c’est interdit par la législation électorale.

C’est tout ? Non. Le CDH pointe aussi un local de campagne  » occupé environ trois mois par Ecolo, dans le centre de la commune d’Amay. » Pour un forfait de 200 €. Un prix défiant toute concurrence.  » Un montant manifestement sous-estimé. S’il s’agit d’une faveur du propriétaire, c’est  » au prix du marché  » que cette dépense devait être reprise dans la déclaration concernée. » Nouveau soupçon d’entorse à la loi.

Trop c’est trop. Werner Vandervorst, tête de liste CDH à Amay, et Mélanie Goffin au niveau provincial, saisissent la commission régionale de contrôle des dépenses électorales du Parlement wallon. Javaux et Ecolo au rapport.

Pierre Havaux

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