Jan Jambon. © Belga

« Jan Jambon vient de se mettre tous les pompiers du pays à dos »

Le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, s’est mis l’ensemble des pompiers du pays à dos en envoyant une circulaire qui vise à réformer les shifts de 24 heures au sein de la profession, affirme vendredi le Syndicat libre de la Fonction publique (SLFP).

« Il ne fait que créer des problèmes là où il n’y en a pas et a réussi à motiver les pompiers à rejoindre les prochaines manifestations alors qu’ils n’y participaient pas jusqu’à’à présent », déplore le syndicaliste Eric Labourdette.

Dans une circulaire datée de mardi et adressée aux présidents des zones de secours, le ministre Jambon fait part de son opposition au système des shifts de 24 heures et de son intention de déposer un projet de loi pour le réformer. Il avance comme arguments des aspects relatifs à la santé des travailleurs et s’appuie sur des études récentes qui font état de risques accrus de problèmes cardiaques et de burn-out en cas de shift supérieur à 12 heures.

Les syndicats, qui soulignent ne pas avoir été consultés sur la question, estiment que le ministre n’a pas à s’immiscer sur ce terrain.

« C’est n’importe quoi », tranche Eric Labourdette, qui peine à comprendre les motivations de Jan Jambon. « La santé des travailleurs est gérée par les chefs de zone, des règles existent et on sait ce qu’on fait. Si des troubles sont effectivement constatés chez les agents opérationnels, ce n’est pas à cause des horaires. C’est dû au travail auquel ils sont soumis et aux mesures qui vont à l’encontre de leurs avantages sociaux. »

« S’il s’intéresse vraiment à la santé des travailleurs, le ministre pourrait, par exemple, plutôt consulter les études qui prouvent que 80% des déchets hautement cancérigènes qui restent sur les combinaisons des pompiers après intervention ne disparaissent pas après le lavage », poursuit le syndicaliste. « Ou à nos lieux de travail qui ressemblent à de véritables cavernes. »

M. Jambon voudrait également voir les pompiers volontaires davantage mobilisés la nuit et le week-end car leur taux de disponibilité est plus important à ces moments-là. Une proposition qui consterne tout autant le SLFP. « C’est purement économique. Un volontaire qui a presté chez un autre patron, puis preste des nuits et le week-end dans une zone de secours, est moins dangereux qu’un professionnel? Ces agents bénéficient donc d’une immunité contre les troubles cardiaques, les dépressions et le burn-out », ironise M. Labourdette.

Le SLFP ne décolère pas de cette sortie de M. Jambon et appellera, après consultation avec les autres organisations syndicales, les membres des zones de secours et de la Région de Bruxelles-Capitale à se joindre à la prochaine manifestation nationale contre les mesures du gouvernement.

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