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Jambon promet une « banque de données dynamique » des combattants radicaux

Le ministre fédéral de la Sécurité et de l’Intérieur Jan Jambon a annoncé mercredi en commission de la Chambre la mise en place à partir du 1er janvier d’une « banque de données dynamique » permettant l’échange avec les autorités locales et leurs services sociaux, d’informations détaillées relatives aux personnes fichées comme combattants djihadistes.

Ces dernières semaines, les autorités locales et le fédéral se sont renvoyé la responsabilité de failles dans la transmission d’informations alors que, comme l’a confirmé par exemple M. Jambon mercredi, deux des présumés terroristes des attentats de Paris, étaient fichés en Belgique comme ayant « l’intention de se rendre en Syrie » sur une liste de 85 noms transmis via le chef de corps à la bourgmestre de Molenbeek, Françoise Schepmans.

La députée MR, qui a précisé avoir fait radier de sa commune 40 de ces 85 noms, a souligné l’impossibilité pour un bourgmestre d’avoir accès aux informations relatives à la dangerosité des éléments de profil qui leur sont envoyés par les autorités fédérales.

Jan Jambon entend donner aux bourgmestres l’habilitation de sécurité leur permettant d’avoir accès, selon les cas, aux informations leur permettant d’agir sur le plan de la sécurité locale et de l’accompagnement psycho-social. L’ensemble des acteurs concernés pourront également compléter la banque de données.

Les députés-bourgmestres se sont généralement félicités de cette évolution, Mme Schepmans s’interrogeant sur les moyens nécessaire pour faire fonctionner le dispositif au niveau local, singulièrement dans les communes particulièrement touchées par le phénomène.

L’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM) dispose d’une banque de données de 420 individus radicaux, principalement des extrémistes djihadistes présumés en lien avec la Syrie et l’Irak. Le ministre Jambon a évoqué lui-même cinq catégories d’individus fichés à la date du 29 octobre 2015. Cette liste reprend en premier lieu 272 résidents belges potentiellement partis en Syrie ou en Irak dont 80 seraient morts au combat. 193 seraient toujours actifs en Syrie ou en Irak.

Treize autres sont présumés en route pour le Moyen-Orient alors que 134 résidents belges seraient de retour au pays après avoir combattu en Syrie ou en Irak. On compte également 65 tentatives échouées. Enfin, la liste reprend 352 candidats potentiels à l’exil djihadiste. Les signalements SIS (Schengen Information System) et Interpol sont partagés avec Europol et Interpol. Jusqu’il y a quelques semaines, seul trois ou quatre pays européens participaient à l’échange d’informations avec la Belgique mais la situation s’est améliorée, a commenté M. Jambon.

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