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J’étais à l’annonce des mesures de transparence du PS bruxellois, et tout est vrai

Nicolas De Decker
Nicolas De Decker Journaliste au Vif

C’est un moment comme ça où s’écraser ne suffit pas. Un moment comme ça où il faut montrer à la pédanterie des journalistes et aux invectives des réseaux sociaux autre chose qu’un profil qui ne serait que bas.

Il faut s’écraser plus vite et plus bas que tous les autres, dans un moment comme ça, parce qu’il vaut toujours mieux passer pour un opportuniste qui rampe devant l’absurdité de ce moment comme ça que pour un pourri qui y résiste. C’est un moment comme maintenant, et c’est celui qu’a choisi Laurette Onkelinx, le vendredi 10 février dans l’après-midi, pour annoncer à une presse jamais loin de la ricane, et surtout pas dans ces moments comme ça, que les socialistes bruxellois allaient s’écraser plus vite et plus bas que tous les autres, socialistes ou pas, bruxellois ou pas.

C’est parce que c’est un moment comme ça que la patronne flanque son autorité de quatre petits collaborateurs de la patronne ou en tout cas c’est bien de ça qu’ils ont l’air. Un Koekelbeur vice-président de la fédération, Ahmed Laaouej. Une jeune et brillante députée et échevine, Caroline Désir. Un très jeune et idéaliste jeune socialiste, Yannick Piquet. Un député-échevin qui parle haut, Philippe Close.

A la table, ils sont donc cinq au total dans un moment comme ça, et il y a quatre Liégeois dedans.

La présidente de la fédération qui est née à Ougrée dit que ce moment comme ça est  » un joyeux désordre où c’est à qui fera le plus de propositions possible  » et qu’il faut y remédier plus vite et plus bas que tous les autres. Chacun parlera  » et puis à la fin je passerai la parole à Ahmed qui… euh, qui… qui synthétisera, euh… Enfin, il fera ce qu’il voudra, comme d’habitude.  »

Et donc la patronne, elle fera le plus de propositions possible. Dans un ordre pas joyeux du tout.

D’ailleurs, le jeune plisse des sourcils comme pour se faire des rides et explique que chez les jeunes socialistes on dit que député et échevin c’est comme boulanger-pâtissier ou boucher-charcutier et puis il rend la parole à la patronne et il respire enfin et Ahmed Laaouej malaxe une mandarine.

Et d’ailleurs la cheffe de groupe adjointe et députée et échevine dont le grand-père et le papa ont grandi à Liège raconte que le lien entre les échevins et leur population est des plus précieux et qu’en conséquence il faut réduire le nombre des échevins au plus vite, et puis elle rend la parole à la patronne, elle est contente d’en avoir fini et Ahmed Laaouej lui donne un Frisk.

Et d’ailleurs le chef de groupe et député-échevin qui a grandi à Liège finit son intervention en oubliant la fin de son discours et c’est la patronne qui doit lui dire de s’en souvenir et du coup il regarde très loin dans ses boutons de manchette et Ahmed Laaouej berdèle avec sa voisine députée et échevine.

Et puis à la fin c’est parce qu’écraser ne suffit pas, sûrement, que le Koekelbeur qui vient de Beyne-Heusay interrompt un journaliste du service public, qui ne posait pas de question mais qui disait une bêtise et attendait qu’on écrase parce que c’est un moment comme ça, pour lui parler de Jean sans Terre et de la Magna Carta et de l’importance de la fiscalité dans la constitution de l’Etat moderne depuis 1215. Parce que tiens dans la gueule, à la fin.

Et parce que c’était un de ces moments où s’écraser ne suffit plus, mais malaxer une mandarine non plus.

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