Deux F16 belges © Belga

Irak : ce que la Belgique est prête à déployer contre l’Etat Islamique

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

En 2011, quatre chasseurs-bombardiers F-16 belges étaient engagés dans l’opération « Aube de l’Odyssée » en Libyee. Ce lundi, les USA ont officiellement « invité » la Belgique à envoyer six F-16 en Irak pour intervenir contre le groupe terroriste Etat Islamique. A quoi serviront-ils ? Combien de temps durerait la mission ? A combien est évalué son coût ? Le point sur la situation en trois questions.

Les F-16 participeront-ils à des bombardements ?

La Belgique pourrait déployer quatre à six F-16 en Irak (la Belgique en compte actuellement 60 dont 48 mis à disposition de l’OTAN) avec du personnel de soutien au sol de 120 personnes, pour une durée indéterminée et cela, relativement vite. « Si le gouvernement donne son accord, la mission pourrait être envoyée dans 5-6 jours« , avance Didier Deweerdt, le porte-parole du ministre de la Défense Pieter De Crem. A la question de savoir en quoi consistera exactement cette mission militaire, Elio Di Rupo, le premier ministre en affaires courantes, reste cependant très évasif : « Il est trop tôt pour dire quelle forme cela peut prendre, comment les choses vont se dérouler« , a-t-il dit en précisant que « c’est une coalition d’alliés qui assurera un commandement unique« . De son côté, le ministre de la Défense, Pieter De Crem, a déclaré la semaine dernière que les F-16 serviront pour « des missions pour lesquelles nous serons actifs sur le terrain, et qui consisteront en des bombardements si nécessaire« .

Rien que des F-16 ?

Selon le porte-parole du ministre de la Défense Didier Deweerdt, deux C-130 pourraient aussi être utilisés pour le déploiement des forces aériennes belges en Irak. Ils serviront au niveau logistique pour la rotation des pilotes et le remplacement du personnel à terre. Selon le porte-parole, les USA n’ont pas repris l’option d’envoyer trois équipes des forces spéciales, composées de 35 soldats, afin d’assister les forces irakiennes ou les peshmergas kurdes, une option qui avait été proposée la semaine passée. Selon Elio Di Rupo, actuellement en déplacement à New York, les Etats-Unis ont également demandé « d’autres éléments non précisés« . Il n’est toutefois pas question d’envoyer des troupes au combat, a insisté Didier Reynders. On parlait un moment d’utiliser les 6 F-16 déjà basés en Afghanistan (Khandar) jusqu’à la fin 2014 pour venir en aide à la mission en Irak mais selon Didier Deweerdt, cette option ne sera pas utilisée.

Combien coûterait un tel déploiement militaire?

Le coût d’une telle mission pourrait s’élèver au total à 14,35 millions d’euros bruts (ou 5,68 millions d’euros nets) par mois. « Le premier mois est toujours le mois qui coûte le plus cher car il faut envoyer tout le personnel et le matériel sur place, le second mois, les frais seront déjà réduits.« , précise Didier Deweerdt. Or, on connaît les limites budgétaires auxquelles est astreint le département. On peut donc s’attendre à un recours à la provision interdépartementale pour couvrir les frais en cas d’intervention, à l’instar de ce qui s’était produit en Libye, la mission en Irak étant très comparable.

Quoi qu’il en soit, toute intervention de la Belgique ne pourra se faire qu’après le vote au parlement d’une résolution l’y autorisant. La chambre pourrait examiner la question dès ce mercredi afin de donner une réponse rapide aux Etats-Unis. Si de nombreuses questions pratico-pratiques planent encore sur le cadre de la mission, son approbation semble déjà effective, car les partis de la future suédoise y sont favorables, les socialistes dans l’opposition aussi.

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