Le Vice-premier ministre et Ministre de l'intérieur Jan Jambon. © BELGA/Benoît Doppagne

Intensification des contrôles à la frontière: « ne pas laisser des zones de non droit se développer »

Les contrôles qui ont débuté lundi soir à la frontière franco-belge seront intensifiés avec, notamment, le déploiement permanent de 250 à 290 policiers issus de la police intégrée (locale et fédérale), a annoncé mardi le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA). Les contrôles systématiques seront mis en place de façon optimale dès mercredi.

Le ministre de l’Intérieur souhaite éviter que des camps ne s’installent en Belgique. « On doit éviter tout impact économique à la Côte et au port de Zeebrugge », a indiqué Jan Jambon qui craint également des conséquences sur le tourisme au littoral.

Il s’agit d’un contrôle systématique sur les lieux stratégiques connus pour le passage de passeurs ou de migrants sur la frontière franco-belge. « Cela durera aussi longtemps que nécessaire », avertit Jan Jambon.

Les contrôles ont débuté en prévision du démantèlement de la « jungle » de Calais. « Nous avons déjà observé un mouvement vers notre pays depuis Calais. On a déjà intercepté 32 personnes hier/lundi. Mais le nombre de migrants potentiel est estimé à des milliers », poursuit le ministre de l’Intérieur. Il souhaite ainsi éviter un afflux important de migrants en transit vers la Belgique. « La plupart des personnes concernées par les contrôles ne souhaitent pas rester en Belgique ou en France. Elles veulent atteindre le Royamue-Uni. »

Jan Jambon dit ainsi viser le maintien de l’ordre. « Nous avons vu ce qu’il se passe à Calais et nous voulons éviter toute situation similaire en Belgique. Mais le but n’est pas non plus de fermer toute la frontière avec la France. » Une évaluation quotidienne des capacités de contrôles sera effectuée.

Les migrants souhaitant introduire une demande d’asile seront redirigés vers l’Office des étrangers à Bruxelles. Les autres « en transit » recevront l’ordre immédiat de quitter le territoire et seront renvoyés vers les frontières françaises.

La Belgique a averti la Commission européenne de l’introduction temporaire de ces contrôles aux frontières. « Nous allons temporairement déroger à Schengen », conclut Jan Jambon.

La Belgique ne laissera pas des zones de non droit se développer (Charles Michel)

« Nous n’avons pas l’intention de laisser des zones de non droit se développer en Belgique », a indiqué mardi le Premier ministre, Charles Michel, en marge d’une réunion de la Commission à la Chambre.

Le ministre de l’Intérieur a annoncé l’intensification des contrôles à la frontière franco-belge à la suite du démantèlement du camp de la « jungle » à Calais. L’opération pourraient amener un certain nombre des personnes en séjour illégal qui s’y trouvaient à chercher refuge en Belgique pour tenter de gagner la Grande-Bretagne. Charles Michel a demandé un rapport quotidien sur l’évolution de la situation.

Les problèmes connus en Belgique en raison du développement de ce camp en France ne sont pas neufs. Charles Michel a écrit il y a quelques semaines à son homologue français, Manuel Valls, pour qu’un terme soit mis à cette « situation de non droit ».

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