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Ingrid Colicis : « Paul Magnette ne m’a pas soutenue »

Un « oiseau rare » s’apprête à quitter la politique. Après onze années d’engagement comme députée wallonne et comme échevine, aux Bons-Villers d’abord, à Charleroi ensuite, Ingrid Colicis jette l’éponge. Avant d’entamer sa nouvelle vie, elle a accordé au Vif/L’Express un long entretien. Garanti 100 % sans langue de bois.

Le Vif/L’Express : Vous avez avancé plusieurs raisons pour justifier votre départ : désir de passer plus de temps en famille, questionnement existentiel à l’approche de la quarantaine, fonctionnement paralysant de la ville de Charleroi, envie de ne plus être constamment exposée. Laquelle est prioritaire ?

Ingrid Colicis : Je prends tellement les choses à coeur, et les choses ne vont tellement pas comme je le voudrais, qu’aujourd’hui, ma santé est en danger. Mes problèmes à Charleroi, et en politique de façon générale, font que je dois me sauver de ce truc. Je ne suis pas faite pour ça, donc je dois m’en extraire.

Vos relations avec Paul Magnette n’ont jamais été au beau fixe, exact ?

Elles ne sont pas terribles, non.

Cela a joué dans votre décision de quitter la politique ?

Oui. Parce que j’ai sacrifié beaucoup de choses pour la politique. A mon petit niveau, je pense que j’ai un bon bilan, et je ne vois pas le retour. Je ne demande pas qu’on m’attribue un bon bulletin, mais parfois, j’aurais eu besoin d’un soutien. Je ne l’ai pas. J’aurais voulu que Paul Magnette me soutienne davantage, quitte à s’opposer au bourgmestre Jean-Jacques Viseur. Je crois qu’il me considère comme un électron libre. Son raisonnement, c’est : tu as voulu être indépendante d’esprit, alors débrouille-toi toute seule.

Paul Magnette doit-il devenir bourgmestre effectif après les élections communales ?

Il doit être honnête. Soit il envisage d’être bourgmestre, vraiment, et il prend la tête de liste. Soit il reste au fédéral, et il se place en queue de liste. Moi, je n’ai pas de préférence. Mais il doit dire la vérité aux Carolos.

ENTRETIEN : FRANÇOIS BRABANT ET ETTORE RIZZA

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