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Infanticide à Schaerbeek : « Il y a trop peu d’éléments pour désigner des responsables »

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Le corps d’un enfant de 8 ans a été retrouvé à Schaerbeek ce week-end. La mère a avoué être l’auteur des faits. Le drame aurait-il pu être évité ? Nous avons posé la question à Bernard De Vos, délégué général aux droits de l’enfant.

Le Vif: Un infanticide a eu lieu ce week-end à Schaerbeek. Des proches de la famille affirment pourtant avoir averti plusieurs fois la police. Cette dernière est passée au domicile peu avant le drame, mais n’a rien remarqué d’anormal. Est-ce un malheureux concours de circonstances ou y a-t-il eu des manquements ?

Bernard De Vos: Je suis incapable de dire s’il y a eu des manquements, à quelque niveau que ce soit, dans cette affaire. Je ne connais pas le fin fond de l’histoire. La police est effectivement passée quelques heures avant le drame, mais ils n’ont rien remarqué d’anormal. Les proches disent, en effet, avoir appelé la police à plusieurs reprises, car ils avaient peur pour la sécurité des deux garçons, mais cela n’a rien empêché. Je ne sais cependant pas dire à quel niveau il y aurait eu des manquements. Peut-être que la police n’a pas fait remonter l’information. Si les enfants étaient effectivement en danger, ce serait alors une faute grave. Ou peut-être l’a-t-elle fait, qu’une appréciation a été demandée, mais qu’il n’y a pas eu de suite à cette demande. Où sont les responsables ? Magistrats, juge de la jeunesse, police,… ? Il y a pour l’instant trop peu d’éléments en ma possession pour pouvoir répondre à cette question.

Pensez-vous que, dans ce cas précis, le drame aurait pu être évité ?

Vu le manque d’informations sûres, il vaut mieux être prudent. Cela dépend des cas. Ici, nous n’avons pas encore assez d’éléments. Je n’ai aucune raison de croire qu’elle était une mauvaise mère et qu’elle n’éduquait pas correctement ses enfants. Ni l’inverse. Quant à la prévention, il arrive qu’elle ne soit pas efficace. Parfois, on passe complètement à côté. C’est par exemple le cas de l’affaire Geneviève Lhermitte. Et parfois, c’est tellement soudain qu’on ne peut pas prévoir.

Si l’on s’inquiète pour la sécurité d’un enfant dans notre famille ou notre entourage, quelles sont les différentes procédures pour essayer de le protéger au mieux ?

Il y a deux portes d’entrée possibles. La première, c’est d’en informer le service d’aide à la jeunesse (SAJ), ainsi qu’un conseiller. Celui-ci va alors mener son enquête, se rendre dans la famille et aviser au moment venu. Un programme d’aide est possible, mais il s’agit d’un programme d’aide négocié et consenti, c’est-à-dire qu’il ne fait l’objet d’aucune obligation. Le SAJ prend toutes les informations en considération et décide de déférer au parquet ou non. S’il y a vraiment de bonnes raisons de s’inquiéter, le dossier est transféré au parquet. Un magistrat peut alors prendre des mesures d’urgence.

La seconde, c’est de prévenir la police. La police va alors diriger l’affaire vers l’Aide à la jeunesse et vers le parquet. S’il y a un danger estimé comme imminent, c’est plus efficace de prévenir d’abord la police, car ils travaillent 24h/24, contrairement aux personnes qui travaillent dans les services d’aide à la jeunesse.

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