L'usage du bois pour le mobilier du salon et les marches de l'escalier réchauffe l'atmosphère épurée. © DR

Immo : bois et béton, l’art de la simplification

Alliant simplicité et efficience énergétique, cette maison de gabarit compact est campée au milieu d’un décor naturel bucolique, surplombant la Famenne. Deux matériaux sont privilégiés : le bois et le béton.

L'avancée de la cuisine vers l'extérieur dynamise le volume homogène de la construction.
L’avancée de la cuisine vers l’extérieur dynamise le volume homogène de la construction. © DR

Un terrain de 30 ares, ce n’était pas dans les plans de Pierre Poncelet et de son épouse, mais le coup de coeur fut immédiat. Le budget du jeune couple étant limité, la somme consacrée à la construction a été revue à la baisse pour compenser l’achat du terrain. Fil rouge du projet : une maison simple, bien isolée, avec un minimum de portes intérieures.

Un bardage  » bi-matériaux  »

La dualité des matériaux crée un contraste de tonalités et de rythme : les ardoises noires en fibres-ciment établissent un dialogue avec le fin bardage vertical en cèdre. Le positionnement des matériaux renforce les effets de volumes : l’ardoise recouvre le volume principal de l’habitation – un rectangle -, tandis que le cèdre recouvre les décrochements : hall d’entrée, extension de la cuisine, box de rangement extérieur.

Hourdis apparents pour le plafond

Un îlot au centre de la cuisine conjgue les fonctions de préparation, de cuisson et de lavage. La hotte est intégrée dans un caisson de plafond surbaissé.
Un îlot au centre de la cuisine conjgue les fonctions de préparation, de cuisson et de lavage. La hotte est intégrée dans un caisson de plafond surbaissé.© DR

 » Le choix de garder les hourdis en béton au plafond traduit notre volonté d’une maison simple « , explique Pierre Poncelet. Pas de plafonnage, pas de peinture, peu d’entretien et un aspect brut. En écho, du béton lissé noir au sol – seule exception : les salles de bains, revêtues d’un carrelage. La couleur noire du grand mur porteur (au rez-de-chaussée comme à l’étage) tranche avec les autres murs peints en blanc. Ces deux couleurs dominent largement, et se combinent avec des touches de bois (escalier, table, éléments du mobilier intégré).

Zéro meuble

Le garde-corps abrite la bibliothèque de la maison.
Le garde-corps abrite la bibliothèque de la maison.© DR

Hall d’entrée, cuisine, salle à manger, salon, chambres. Toutes ces pièces sont pour ainsi dire dépourvues de meubles en pose libre. Un choix délibéré de l’architecte qui a opté pour du mobilier de rangement intégré, créé sur mesure. Les éléments marient le noir (en MDF) au bois. Tout est rangé et camouflé, depuis le bar jusqu’aux jouets des enfants. Quant à la bibliothèque, elle a trouvé sa place dans des étagères apparentes aménagées au niveau de la cage d’escalier et sert simultanément de garde-corps. Au final, cet épurement dégage parfaitement l’espace.

Champ libre

Les deux chambres d'enfant sont conçues à l'identique mais se différencient par le choix des couleurs.
Les deux chambres d’enfant sont conçues à l’identique mais se différencient par le choix des couleurs.© DR

Compacte, la maison tire largement profit de la nature qui l’entoure. Ces perspectives ouvrent la vue et agrandissent l’espace intérieur. Les 93 m2 du rez-de-chaussée accueillent en longueur la cuisine, la salle à manger et le salon, légèrement à l’écart grâce à la présence subtile de la cheminée. Ici, une seule porte – séparant le hall d’entrée des pièces de vie. À l’étage, trois chambres, dont deux pièces identiques pour les enfants, avec vue sur le jardin. L’espace des parents, un peu plus grand, comprend un espace dressing et la salle de bains familiale – la salle de bains des enfants sera aménagée d’ici peu.

Réalisation : Bureau d’architecture Hotua-Poncelet Architecte : Pierre Poncelet www.hp-architecture.be

Ce mois-ci dans Je vais Construire

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– Comment se chauffer au bois ?

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www.jevaisconstruire.be

Par Vanessa Uyttenhove

Le bois, une solution écologique ?

Immo : bois et béton, l'art de la simplification
© STUV

Le bois étant un produit naturel, sa combustion fait l’objet de bien des malentendus. La fumée dégagée n’est pas saine et contient même des éléments toxiques : monoxyde de carbone (CO), oxydes d’azote (NOx), hydrocarbures et poussières. Les quantités de CO en particulier sont de loin supérieures à celles des chaudières au gaz ou au mazout. Il est donc important de brûler le bois dans un appareil récent correctement installé et réglé par un professionnel, appareil que l’on fera régulièrement entretenir pour limiter cette pollution. Le ramonage de la cheminée est par ailleurs nécessaire au moins une fois par an.

Il reste pourtant intéressant de remplacer les combustibles fossiles par du bois. Étant donné qu’au cours de leur vie, les arbres transforment le CO2 en oxygène, l’utilisation de bois entraîne dans l’ensemble une baisse spectaculaire de 90 % ou plus des émissions de CO2 par rapport au gaz naturel ou au mazout. Cependant, plusieurs conditions doivent être remplies avant de pouvoir considérer le bois comme une source d’énergie renouvelable.

– Le bois doit provenir soit de déchets de scieries (par exemple, de la sciure autrefois inutilisable), soit d’une forêt dont chaque arbre abattu est remplacé par un nouveau plant.

– Il doit être brûlé dans un appareil performant.

– Il doit être utilisé près de sa source et ne peut donc pas avoir été transporté sur de longues distances avant d’être livré chez le consommateur final.

Benoît Bilocque – Econologic

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