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« Il y a peu de différences entre la tactique d’Orban et celle de De Wever »

Le Vif

Un membre du CD&V compare Bart De Wever à Viktor Orban. Les accusant d’employer les mêmes tactiques. Une attaque au ras des pâquerettes qui vise probablement à justifier le fait que le CD&V se trouve au parlement européen dans le même groupe politique que celui du premier ministre hongrois.

Le CD&V utilise parfois de drôles de circonvolutions pour expliquer sa présence au parlement européen dans le groupe du Parti populaire européen, où l’on retrouve aussi le fort décrié premier ministre hongrois Viktor Orban, aussi parfois appelé « Viktator ». Un état de fait qui ne réjouit pas forcément le parti chrétien-démocrate flamand, mais qui est pourtant une réalité.

Le Groupe du Parti populaire européen (PPE) est dirigé en ce moment par Manfred Weber. Il est composé de 217 députés. C’est le plus important du parlement européen avec 29 % des sièges. Il regroupe un ensemble de partis de droite et de centre-droit d’inspiration chrétienne. On y retrouve, par exemple, le CDU allemand, les Républicains français ou encore le cdH.

L’une des dernières sorties en date est celle d’Ivo Belet, un parlementaire européen CD&V. Il a déclaré qu' »il n’y a que peu de différences entre la tactique utilisée par Orban et celle de De Wever. Ils essayent tous deux de garder l’amitié de leur électeur d’extrême droite. De Wever ne veut pas que ses électeurs retournent vers le Vlaams Belang. Orban sent sur sa nuque le souffle chaud de Jobbik, le parti fasciste hongrois. Si tous deux voulaient montrer un vrai leadership, ils prendraient d’autres positions. »

Une comparaison un peu gonflée de la part d’un parti qui se trouve dans la même fraction qu’Orban au parlement européen. Une fraction où il n’est pas question, à l’heure actuelle, de rappeler Orban publiquement à l’ordre. « Bien qu’il fasse un peu bande à part, il fait partie de la famille. Nous continuons à maintenir le dialogue », précise Tom Vandenkendelaere, autre parlementaire européen CD&V. Le CD&V trouve même quelques arguments pour défendre le fort critiqué premier ministre hongrois. « Frontex, qui doit surveiller les frontières extérieures du pays, ne reçoit pas assez d’argent ce qui plonge la Hongrie dans les problèmes. Et puis le premier ministre slovaque Robert Fico, un socialiste, ne tient pas de plus beaux discours. Qu’en pensent les socialistes flamands ? Ils sont aussi dans le même groupe européen non? » dit encore Ivo Belet.

Cette attaque en règle quelque peu hypocrite du CD&V ne viserait donc qu’à dédouaner leur propre attitude. Le CD&V aime en effet dire que si entre les actes et les paroles de Orban et de De Wever il y a un monde, le CD&V n’y est pas pour rien. « Lorsque nous parlons avec Orban, il recule dans sa tanière ». Précise Belet. Et il en irait de même pour la N-VA au gouvernement fédéral. De Wever s’est contenté de réagir de manière laconique au parallèle réalisé par le CD&V. « Moi je ne suis pas assis au parlement avec Orban. Monsieur Belet oui. »

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