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« Il serait préférable qu’Elio Di Rupo parle plus souvent en français »

Politologue flamand, professeur de politique et communication à l’université d’Anvers, Peter van Aelst, 37 ans, aimerait parfois mieux entendre Elio Di Rupo s’exprimer en… français !

Le Vif/L’Express : Que pensez-vous du néerlandais du Premier ministre ?

Peter Van Aelst : C’est subjectif, bien sûr, et je ne suis pas linguiste, mais son néerlandais n’est pas très bon… Ses déclarations officielles, tout le monde entend qu’elles sont préparées. Quant aux interventions spontanées, hum… c’est clair qu’il a un problème de prononciation.

Avez-vous néanmoins noté des améliorations récentes ?

Oui, sûrement. Il a fait de vrais progrès, en quelques semaines. Et c’est très important que les Flamands le constatent aussi.

Pourquoi ?

Les Flamands sont patients. Ils lui donnent le temps de s’améliorer. En même temps, je me demande si ce ne serait pas préférable qu’il parle français…

Tout le temps ?

Bon, il pourrait toujours répondre à quelques questions en néerlandais… Mais je pense que ce serait mieux s’il revenait plus souvent au français. Il serait plus convaincant. Quand je le vois à la RTBF ou sur RTL, je le trouve beaucoup plus énergique et dynamique. Ce n’est pas bon que les Flamands ne le voient parler qu’en néerlandais : dans cette langue, il est un peu… artificiel.
Vous faites allusion à son allocation à Liège, au lendemain de la tuerie du 13 décembre. Au coeur de la Wallonie, Di Rupo avait cru indispensable de devoir prendre la parole d’abord en néerlandais !
Ce n’était vraiment pas nécessaire ! Dans ce contexte de vive émotion, aucun Flamand ne lui en aurait voulu de réagir d’abord dans la langue de la Région. Mais il faut bien me comprendre, parce que je dis deux choses essentielles : le Premier ministre doit continuer à apprendre le néerlandais et le parler – les Flamands apprécient ses efforts – , mais, d’un autre côté, il doit aussi convaincre son opinion publique. Et dans ce sens, il est sans doute plus efficace en français…

ENTRETIEN : VALÉRIE COLIN

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