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Il n’y a pas que les trains qui déraillent chez Infrabel…

Scandale sexuel chez Infrabel ? Des employés se seraient livrés à des pratiques peu orthodoxes dans un poste de signalisation en gare du midi à Bruxelles.

La nouvelle est tombée très tôt dans la matinée, plusieurs employés du rail belge sont incriminés dans une affaire de moeurs.Relayée par plusieurs journaux francophones et flamands, l’information a ensuite été confirmée par Infrabel.

Dans une période où le secteur des transports ferroviaires a été montré du doigt à maintes reprises, le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire belge se veut rassurant : « Des faits indignes » se sont déroulés dans une cabine de signalisation, mais ceux-ci n’ont eu « aucun impact sur la sécurité ». Il ajoute tout de même avoir mis en place des contrôles réguliers afin « d’éviter que ce type d’incidents ne se reproduise »

Mais comment Infrabel en est-elle arrivée à ce scandale ?
« En 2006, deux collaboratrices d’Infrabel ont déposé une plainte auprès de l’auditorat du travail pour harcèlement » explique le gestionnaire du réseau. « Les faits les plus graves concernaient l’échange d’image à caractère pornographique », ajoute-t-il.

Selon la presse, les deux victimes auraient reçu des courriers électroniques à caractère pornographique certes, mais auraient également été la cible d’attouchements. Qui plus est, elles auraient été contraintes de regarder des collègues masculins se masturber.
Toujours selon les journaux, il arrivait fréquemment à ces employés de travailler sous l’emprise de l’alcool, un détail qui a toute son importance quand on sait que c’est cette cabine qui gérait les mouvements des convois qui se sont percutés à Buizingen.

Le parquet a lui, de son côté, confirmé l’existence d’une enquête judiciaire pour des faits d’intimidation sexuelle. La semaine dernière, des enquêteurs ont d’ailleurs mené plusieurs perquisitions dans ladite cabine, ainsi qu’au domicile de plusieurs employés de l’entreprise, où des ordinateurs, documents et CD-Rom ont été saisis. Le parquet a cependant précisé que personne n’avait été inculpé.

Toute cette histoire risque de sévèrement entacher l’image de l’infrastructure ferroviaire, c’est pourquoi Infrabel s’est empressée de préciser dans un communiqué que la société avait pris en temps et en heure, toutes les mesures qui s’imposaient et avait sévèrement sanctionné avec l’Inspection du travail, les auteurs des faits.

Infrabel souligne le fait que les victimes se sont vues proposer toute l’aide et le soutien nécessaire pour traverser cette épreuve.

Une institution judiciaire étant ouverte, l’entreprise entend y contribuer pleinement et dit prendre « très au sérieux cette affaire qui va à l’encontre des valeurs de respect et de solidarité propres aux cheminots, et très ancrées au sein de l’entreprise ».

L’entreprise souhaite également manifester le soutien qu’elle porte à son personnel, qui dit-elle : « Est aujourd’hui mis en cause injustement par la faute de quelques-uns « .
« Infrabel ne permettra pas que des amalgames soient faits et portent l’opprobre sur l’ensemble de ses collaborateurs, sur base de faits dont tout indique aujourd’hui qu’ils étaient isolés », conclut l’entreprise.


L’affaire a suscité la polémique. Le député MR, François Bellot, ancien président de la Commission de l’Infrastructure de la Chambre, a même demandé la constitution d’une Commission d’enquête parlementaire mixte.
Celle-ci devra poursuivre les travaux de la Commission spéciale de Sécurité du Rail (Buizingen) en l’élargissant à tous les aspects internes du groupe SNCB tels que les relations interpersonnelles (gestion du personnel, organisation, contrôle, bien-être au travail, horaires et prestations, liens de subordination, les circuits formels et informels de décisions), a-t-il précisé dans un communiqué.


LeVif.be avec Belga

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