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Homeland renforcé : le patron de l’armée réunit les syndicats militaires

Le « patron » de l’armée, le général Gerard Van Caelenberge, a rencontré dimanche les représentants des quatre syndicats militaires pour donner des explications sur l’engagement accru de l’armée dans la mission « Homeland » de sécurisation de sites sensibles en raison de l’augmentation de la menace terroriste, a-t-on appris de sources concordantes.

Cette réunion d’urgence, qualifiée de « constructive » de source militaire, a eu lieu à l’initiative du ministre de la Défense, Steven Vandeput, alors que des centaines de militaires – leur nombre et le détail du dispositif sont soigneusement tenus secrets – ont été déployés dans plusieurs grandes villes, dont principalement Bruxelles, mais aussi dans des aéroports, comme à Zaventem et à Charleroi-Gosselies. Le chef de la Défense (Chod) a informé les syndicats de ce que représente pour l’armée le passage au niveau d’alerte maximale en Région bruxelloise (4 sur une échelle de quatre) et ses conséquences pour les militaires à l’approche de l’hiver. Les syndicats ont notamment demandé des garanties que la mise en oeuvre des unités aient lieu dans des conditions « correctes », notamment en ce qui concerne les conditions de travail et la sécurité du personnel.

Selon la Centrale générale du personnel militaire (CGPM, apolitique), plusieurs points importants ont été abordés lors de cette rencontre, mais sans débat détaillé: le cadre légal, les règles d’engagement, l’organisation du commandement, l’équipement et l’appui permanent. Deux quartiers militaires sont actuellement prévus pour le logement des militaires déployés en rue: Peutie (Vilvorde) et Brasschaat, au nord d’Anvers. Dans ce but, les installations sportives ont été aménagées pour accueillir plusieurs centaines de militaires. La CGPM a expliqué dans un communiqué avoir rappelé au chef de la Défense la pauvreté en infrastructures à Peutie. Le général Van Caelenberge a confirmé vouloir prendre en compte le confort des militaires revenus de longues journées de patrouille. La collaboration entre la Défense et la police fédérale résulte d’un accord de coopération établi le 17 janvier dernier. En matière de légitime défense, les militaires déployés restent soumis à la législation belge. Ils ne peuvent faire usage de la force létale pour protéger des biens ou des bâtiments. Toujours selon la CGPM, le numéro deux de l’armée, le lieutenant-général Marc Compernol, responsable des opérations et de l’entrainement, a affirmé aux syndicats que « les chefs tactiques sur place sont responsables » pour établir les rotations du personnel. « Mais les militaires tenus en réserve de leurs collègues déployés demeurent dans un statut pécuniaire flou. L’on ne sait toujours pas s’ils recevront une rémunération pour rester disponible hors du quartier militaire », a déploré ce syndicat. Selon lui, le général Van Caelenberge a insisté sur l’image positive pour la Défense et son utilité que présentent l’opération « Homeland ». « Cela montre à la population, et même aux politiciens, que l’armée est utile. J’espère que nous allons remonter la pente glissante budgétaire sur laquelle la Défense se trouve depuis la chute du mur de Berlin », a déclaré le Chod. Le général Compernol a pour sa part mis en avant la réactivité du personnel de la Défense. « A 2h30, nous avons reçu la demande de déploiement. A 06h00, le personnel était en route », a-t-il précisé.

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