Liesbeth Homans © BELGA

Homans: « Les migrants bénéficient d’opportunités, mais ils doivent les saisir »

Le Vif

Interrogée par le journal De Zondag, la ministre flamande de l’Égalité des Chances Liesbeth Homans s’est exprimée sur la radicalisation de certains jeunes. « Je n’accepte pas que le débat autour de la radicalisation soit mélangé au débat autour du racisme et de la discrimination ».

Homans: « Les migrants bénéficient d’opportunités, mais ils doivent les saisir »

Interrogée par le journal De Zondag, la ministre flamande de l’Égalité des Chances Liesbeth Homans s’est exprimée sur la radicalisation de certains jeunes. « Je n’accepte pas que le débat autour de la radicalisation soit mélangé au débat autour du racisme et de la discrimination ».

L’islam est-il le problème?

Non, l’islam est juste une religion. Je ne veux pas stigmatiser de communauté religieuse. La radicalisation a d’ailleurs principalement lieu devant l’ordinateur, pas à la mosquée. S’il y a un fil rouge, c’est que la grande majorité des jeunes radicalisés viennent de familles brisées. C’est cette problématique qui mérite toute notre attention. Les personnes qui sont directement en contact avec ces jeunes, telles que les enseignants et les éducateurs, doivent être formés à détecter plus rapidement les signes de radicalisation. Les parents portent également une lourde responsabilité. Ce n’est pas parce que leur enfant se trouve devant son ordinateur à la maison et qu’il ne traîne pas en rue que tout va bien ».

En voyant l’émission Volt (VRT) qui dévoile que 6 agences intérimaires sur 8 sont coupables de discrimination, on se pose des questions à propos de cette société ouverte.

Je le nie pas. Mais je refuse de faire comme si tous les employeurs étaient des racistes potentiels. Les migrants bénéficient d’opportunités, ils doivent vouloir les saisir. Nous souhaitons accentuer le côté positif de l’intégration. Les victimes de racisme ou de discrimination disposent de suffisamment de possibilités pour en faire état. L’institut de monsieur De Witte (Centre pour l’Égalité des Chances et la lutte contre le Racisme, NDLR) est suffisamment connu.

La lutte contre la pauvreté constitue une priorité de ce gouvernement. Les chiffres sont dramatiques. Plus de 10 pour cent des Flamands vivent sous le seuil de pauvreté. Comment allez-vous résoudre ce problème ?

Contrairement à mon prédécesseur (Ingrid Lieten, sp.a), j’abandonne l’approche par projet : un petit projet de 5.000 euros par ci, un autre de 7.000 euros par là . Je veux travailler structurellement. En outre, il est également important que le gouvernement fédéral s’engage à rehausser les indemnités les plus basses au seuil européen de pauvreté . Les socialistes ont gouverné pendant 25 ans, mais le revenu minimum n’a jamais augmenté.

Pourriez-vous concrétiser votre approche structurelle ?

Premièrement, il faut miser sur les restaurants sociaux, les repas à un euro. Deuxièmement, nous allons soutenir l’industrie alimentaire logistiquement pour redistribuer leurs restes alimentaires gratuitement, ce qu’on testera d’abord dans une série de communes pilotes. Troisièmement, je souhaite libérer plus de moyens pour la participation d’enfants aux activités sportives et de jeunesse. L’état doit non seulement intervenir dans la cotisation, mais aussi dans l’équipement. Il n’y a rien de pire pour un enfant que de jouer au basket vêtu d’un t-shirt pour ainsi dire marqué de l’inscription CPAS. Cela peut parfaitement se régler avec les administrations locales.

Comment allez-vous payer cela? Les communes sont financièrement à bout.

Notre budget pour la lutte contre la pauvreté reste fixé à 6,5 millions d’euros. Dans le passé, trop d’argent a été consacré à étudier le problème, ce qui n’a pas entraîné de baisse des chiffres de la pauvreté. En revanche, je souhaite employer une partie de ces moyens pour trois projets structurels.

Les spécialistes approuvent cette approche structurelle, mais regrettent les mesures concrètes telles que la hausse du tarif minimum de garderie, qui enfoncera plus de monde dans la pauvreté.

Mais non. On oublie toujours que nous instaurons des corrections sociales. Le tarif minimum sera-t-il augmenté ? Oui, car nous avons cherché des revenus supplémentaires. Cependant, les tarifs les plus bas de 1,56 et 3 euros restent maintenus, pour un groupe plus limité, c’est vrai. Nous évitons également le piège du chômage : travailler restera plus attirant que ne pas travailler.

Il faut également s’interroger sur le but de la garderie subsidiée. Selon moi, celle-ci est destinée en premier lieu aux personnes qui travaillent, qui contribuent donc au maintien de notre système social. Il est exact qu’il vaut mieux pour les enfants issus de famille pauvre d’aller à la garderie plutôt que de rester chez eux ou d’être emmenés au café. Mais l’état peut élaborer d’autres solutions pour eux. Il existe déjà des villes qui organisent une garderie très bon marché dans le cadre de leur politique sociale locale.

De Zondag/Paul Cobbaert

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