H1N1: comment l’Etat a pris des risques sur la santé des Belges

L’Etat a signé avec GSK un contrat de 110 millions d’euros pour un vaccin comportant des risques pour la santé de ceux qui en reçoivent l’injection, et assumant toute responsabilité en cas de complication ou de décès.

Il y a de quoi se poser de sérieuses questions, tant sur la prise de risques de l’Etat censé apporter la sécurité au citoyen, que sur le rôle des multinationales pharmaceutiques censées créer des produits pour soigner les malades. Au plus fort de la « pandémie » de grippe A/H1N1, ou plutôt au plus fort du mouvement de panique autour de ladite épidémie, le gouvernement belge a contracté avec le géant pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) pour se faire livrer 12,6 millions de doses de Pandemrix, ce vaccin qui doit prévenir l’infection au virus mortel. Montant du contrat: 110,2 millions d’euros.

Quelques mois plus tard, on se rendra compte que la pandémie n’a pas eu lieu, et qu’une bonne partie de ces 12,6 millions de doses seront superflues. Les questions fusent déjà sur un éventuel excès de prévention de la part du ministère de la Santé dirigé par Laurette Onkelinx. Un excès de prévention qui pourrait avoir été inspiré par les firmes pharmaceutiques elles-mêmes, désireuses de vendre un maximum de produits.

Mais aujourd’hui, d’autres questions sont soulevées par le journal Le Soir, qui a eu connaissance des termes exacts du contrat. Et là, ô surprise, on se rend compte que GSK se décharge de toute responsabilité en cas de complication ou de décès suite à l’injection du vaccin Pandemrix. C’est étonnant pour une firme dont l’objectif est tout de même de préparer des médicaments censés soigner. Mais il est aussi étonnant de la part du gouvernement d’avoir accepté pareil clause du contrat.

D’autant que le Pandemrix contient du AS03, un adjuvant controversé qui n’avait jamais été testé sur les populations à risque (femmes enceintes, personnes âgées, enfants…) avant les campagnes de vaccination. Et au moment de la signature du contrat, le vaccin n’avait pas encore reçu l’autorisation de mise sur le marché européen!

Laurette Onkelinx a-t-elle fait l’objet de quelconque pression pour signer pareil contrat pour un médicament dont elle devait savoir qu’il n’était pas encore autorisé, qu’il pouvait comporter des risques importants, pour accepter d’en porter toute responsabilité, et pour promouvoir ensuite une vaste campagne de vaccination? La ministre sortante de la Santé dit ne rien regretter: « La firme GSK exigeait un système de responsabilité partagée. Nous n’avions pas le choix, si ce n’est renoncer au vaccin ».

LeVif.be, avec Belga

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