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Guy Verhofstadt : « Bart De Wever veut devenir Roi dans son propre pays »

L’ancien premier ministre Guy Verhofstadt s’attaque à Bart De Wever et ses critiques « enfantines » sur le discours de Noël du roi, qui « constituent un coup sous la ceinture jamais vu dans ce pays ».

L’ancien premier ministre Guy Verhofstadt (Open VLD) attaque Bart De Wever (N-VA) suite aux critiques de ce dernier sur le discours de Noël du Roi Albert II. Le chef de l’état avait mis en garde contre le populisme. Il a également comparé la situation actuelle aux années trente. Une référence mal prise par les nationalistes flamands. A son tour, Verhofstadt fustige les commentaires de la N-VA.

Guy Verhofstadt tire à boulets rouges sur Bart De Wever dans les journaux Het Laatste Nieuws, De Standaard et Le Soir: « Chapitrer le roi à l’occasion de son discours de Noël constitue un coup de ceinture qui ne s’est encore jamais vu dans ce pays. »

Verhofstadt estime que personne ne niera qu' »Albert II remplit à merveille son rôle de chef d’État ». Il est aussi, selon Verhofstadt, « à l’inverse de la caricature à laquelle Bart De Wever tente de le réduire, un modèle de sagesse, de serviabilité et surtout de respect pour chacun. »

Selon Verhofstadt le roi a essayé « avec toute sa force de persuasion parce qu’il ne dispose pas d’un réel pouvoir » de convaincre les autres partis d’octroyer la direction du pays à De Wever. « Bart De Wever lui-même n’a pas voulu endosser cette responsabilité. Il préférait à ce poste un Francophone (socialiste) histoire de critiquer plus durement le gouvernement. »

« Enfantin »

Il est pour le moins « enfantin » de vouloir limiter le rôle du chef de l’état parce qu’il a mis en garde contre le populisme, continue Verhofstadt. « Le roi a été ‘méchant’, il a dit quelque chose que nous n’aimons pas entendre. Il faut donc lui couper les ailes. Honnêtement, j’aurais été davantage surpris si le roi n’avait pas évoqué la poussée du populisme. »

Verhofstadt est d’avis que le nationalisme et le populisme n’ont jamais mené à des « solutions positives » : « Diviser les gens plutôt que de les rassembler, c’est simplement une vieille recette qui permet de s’affranchir de ses propres défaillances en repoussant la faute sur les autres. »

« Un pari bien pesé »

Guy Verhofstadt considère l' »attaque » contre le roi comme une stratégie, « un pari bien pesé » de De Wever pour faire un pas de plus vers l’indépendance de la Flandre. « Pourquoi n’a-t-il pas exclusivement tiré ses flèches sur le Premier ministre ? C’est lui et lui seul qui est politiquement responsable des discours du chef de l’état. » Lorsqu’il était premier ministre, il a vécu souvent qu’un dirigeant de l’opposition se sente visé par le roi. « Rien de nouveau sous le soleil, donc, sauf que c’est d’après moi la première fois que c’est le chef de l’État qui est visé. »

« Le rêve ultime de tout nationaliste ethnique »

Cela n’a rien à voir avec « un sentiment de dépit ou d’indignation. Elle ne s’explique pas non plus par un élan soudain de sympathie pour la démocratie » déclare le libéral. « En attaquant ce qui constitue, par excellence, le lien qui réunit ce pays, Bart De Wever a démontré plus clairement que jamais quelles étaient ses véritables intentions. La seule chose qu’il souhaite, c’est la fin de la Belgique. ‘Le peuple devient État’, c’est de cela qu’il s’agit. Le rêve ultime de tout nationaliste ethnique. »

« De Wever veut devenir Roi dans son propre pays »

Verhofstadt conclut qu’on peut rendre les électeurs sensibles aux erreurs d’un gouvernement et qu’on peut les appeler à voter pour une meilleure alternative. « Mais on ne peut pas, ‘en stoemelings’, les priver tout à la fois de leur pays, de leur démocratie, de leur Constitution et de leur Chef de l’État. Bart De Wever veut devenir Roi dans son propre pays. Il ferait peut-être bien de commencer à Anvers : devenir ‘Roi’ de tous les Anversois. Rassembler et non diviser. »

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