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Grèves : Michel dénonce la désinformation, l’opposition l’accuse de surdité

Le premier ministre Charles Michel a dénoncé jeudi la désinformation dont serait victime son gouvernement. L’opposition l’a en revanche accusé de surdité à l’égard de la grogne sociale qui enfle.

« Il devient lassant d’entendre la même désinformation sur l’action du gouvernement », a déclaré le premier ministre devant la Chambre, en mettant en avant les effets du « tax shift » sur le pouvoir d’achat, les recettes en hausse de la lutte contre la fraude fiscale ou encore l’augmentation de la création nette d’entreprises.

« Evidemment, il y a des défis devant nous. Nous allons continuer à prendre des décisions, réformer et agir », a-t-il ajouté.

Le chef du gouvernement dément tout mépris à l’égard de la concertation sociale. « Nous souhaitons donner de la marge », a-t-il affirmé. Dans le cadre du débat sur l’annualisation du temps de travail, un texte sera remis aux partenaires sociaux et « un espace sera donné » pour l’améliorer.

M. Michel s’est plus particulièrement adressé au PTB, parti de gauche radicale en plein essor dans les sondages au sud du pays et présent aussi bien dans les manifestations qu’auprès des piquets de grève: « Il n’y a pas dans ce pays de majorité parlementaire pour votre projet de régression sociale ».

PP mis à part, l’ensemble de l’opposition francophone a accusé le gouvernement de piétiner la concertation sociale et, ce faisant, d’alimenter la tension.

« Il est temps d’admettre ses erreurs et de corriger le tir », a demandé Frédéric Daerden (PS). Aux yeux de Catherine Fonck (cdH), le gouvernement enterre la concertation sociale avant même qu’elle n’ait commencé. « Vous restez sourd et aveugle à ce qui se passe dans le pays », a accusé pour sa part Georges Gilkinet (Ecolo). « La colère est profonde au sein de la population. Où veut aller ce gouvernement? Il n’écoute plus les partenaires sociaux. Il n’écoute plus la population. Il fonce à travers tout », a lancé Raoul Hedebouw (PTB) tandis qu’Olivier Maingain (DéFI) concédait qu’un débat devait être mené sur le temps de travail mais pas selon la méthode du gouvernement.

La N-VA a accusé l’opposition, socialistes en tête, d’instrumentaliser le mouvement social. « Le pays ne peut plus être pris en otage par la minorité, par ceux qui ont perdu les élections », a dénoncé Peter Dedecker.

Les libéraux flamands se sont plu à rappeler que certaines mesures dénoncées, en particulier l’annualisation du temps de travail, figuraient déjà dans l’accord du gouvernement précédent. « Vous n’êtes plus au gouvernement, il y a d’autres partis. C’est ça votre problème! » s’est écrié Egbert Lachaert (Open Vld) avant de déposer sur le banc de Laurette Onkelinx (PS) l’accord du gouvernement Di Rupo.

Les chrétiens-démocrates, qui comptent dans leurs rangs le ministre de l’Emploi Kris Peeters, ont appelé les partenaires sociaux à saisir l’offre « courageuse » du dialogue social que leur faisait le gouvernement.

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