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Grève sur le rail: aucun train ne circule à Bruxelles, des grévistes bloquent les voies

La circulation sur la jonction entre Bruxelles-Nord et Bruxelles-Midi a été totalement interrompue vendredi matin, vers 7H15, en raison de la présence de grévistes sur les voies, a annoncé Thierry Ney, porte-parole de la SNCB.

« Plus aucun train ne circule à Bruxelles », a-t-il insisté.

Fort des injonctions obtenues par le tribunal siégeant en référé, Infrabel a demandé à la police d’intervenir afin de déloger les grévistes pour raison de sécurité, a indiqué Arnaud Reymann, porte-parole d’Infrabel.

Intervention policière

Par ailleurs, la police était intervenue ce vendredi matin afin de libérer le bloc 1 de gestion du trafic ferroviaire à Bruxelles, qui était bloqué par des grévistes suivant l’appel à la grève lancé par la CGSP-Cheminots, a indiqué un porte-parole d’Infrabel. Selon la SNCB, tous les trains P vers Bruxelles ont été supprimés peu avant 6H30.

L’action s’étend aux dépôts d’accompagnateurs. Une grande partie du personnel du dépôt de Bruxelles a ainsi débrayé tôt vendredi matin.

Infrabel, de son côté, annonce avoir obtenu gain de cause devant le tribunal des référés afin d’imposer deux astreintes aux grévistes. « Le droit de grève est inaliénable, et Infrabel le défend comme tout un chacun, mais ce qui nous importe avant toute autre chose, c’est la sécurité sur le réseau », a insisté Arnayd Reymann, porte-parole du gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire.

Les astreintes visent à interdire aux grévistes de monter sur les voies ainsi qu’à empêcher le blocage des cabines de signalisation et de Traffic Control.

« Malgré cela, on a constaté quelques tentatives d’infraction vendredi matin, ce qui est malheureux », poursuit le porte-parole. La police est notamment intervenue afin de libérer le passage au Bloc 1 à Bruxelles, où des grévistes empêchaient certains travailleurs de rejoindre leur poste de travail.

La grève de 24 heures organisée à l’appel de la seule CGSP-Cheminots a aussi un impact sur le trafic international. Thalys annonce ainsi, sur son site internet, la suppression de tous les trains au départ et vers Bruxelles ce vendredi, à l’exception des Thalys 9389 Paris-Bruxelles (avec un retard de 20 minutes) et 9395 Paris-Bruxelles.

Du côté d’Eurostar, les trains seront limités à la gare de Lille Europe. « Sauf le train 9158, aucun service ne circulera jusqu’à Bruxelles Midi vendredi », prévient l’entreprise sur son site.

La CGSP Cheminots dénonce une tentative de briser la grève

Les syndicalistes de la CGSP Cheminots ont par ailleurs reçu, jeudi vers 22H00, au piquet de grève, rue de France, initié depuis 21H00, une ordonnance unilatérale du tribunal de première instance par voie d’huissier pour suspendre l’action sous peine d’astreintes, a indiqué à 23h00 Michel Abdissi, président de la CGSP-Cheminots.

Des policiers étaient en train de se déployer et empêchaient les syndicalistes d’aller sur les quais communiquer aux travailleurs ou d’occuper les voies, selon les grévistes. Ils craignaient que les piquets de grève soient démantelés. « Sur l’ordonnance émise par Infrabel, il est clairement notifié que nous faisons des grèves politiques », a rapporté Michel Abdissi. « C’est scandaleux. Cela démontre à quel type de gouvernement nous avons à faire et qu’ils ont envie de tuer le monde syndical ». La CGSP Cheminots compte faire opposition à l’ordonnance.

La CGSP Cheminots a initié depuis 21H00 des piquets rue de France, à la gare de Bruxelles Nord et à l’atelier de Forest. Le mouvement était appelé à se prolonger ce vendredi, dès 05H00 du matin. Un autre piquet était prévu à 06H30 devant l’administration centrale.

Le syndicat socialiste, qui organise seul cette grève, entend protester contre le plan stratégique pour le rail de la ministre de la Mobilité, Jacqueline Galant.

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