Illustration. © BELGA/Thierry Roge

Grève SNCB: trafic toujours pratiquement nul en Wallonie, les perturbations s’étendent en Flandre (carte)

Alors que le trafic est pratiquement nul en Wallonie, les perturbations s’étendent progressivement en Flandre, indique le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire, à la mi-journée. Une réunion entre les syndicats et la direction de HR Rail a été convoquée à 11h00 pour tenter de désamorcer le conflit social.

En Wallonie, « selon le dernier état des lieux, trois trains sur huit circulent entre Namur et Arlon, trois sur 16 entre Charleroi et Bruxelles et un sur deux dans le sens Bruxelles-Liège. Par contre, le trafic est à l’arrêt entre Liège et la dorsale wallonne (Namur, Charleroi, Mons) et entre Tournai et Bruxelles », précise le porte-parole d’Infrabel, Frédéric Sacré.

Le changement d’équipes doit avoir lieu à 14h00. « La situation pourrait donc encore évoluer », ajoute-t-il.

Les perturbations atteignent par ailleurs le nord du pays, où le service était relativement bien assuré jeudi matin. « Sur les lignes Ostende-Bruxelles et Bruxelles-Anvers, seule la moitié des trains circule. En Campine (Herentals, Aarschot, Lierre), c’est un train sur trois », précise encore Infrabel. Il est conseillé aux voyageurs qui doivent prendre le train de bien se renseigner.

Les trains internationaux Thalys (Paris-Amsterdam-Cologne) affichaient, eux, des retards de 15 minutes, tandis que les Eurostar pour Londres circulaient normalement, selon les sites internet des deux entreprises.

Le personnel des ateliers de la SNCB a observé un arrêt de travail spontané mercredi matin afin de protester contre la décision de HR Rail d’appliquer une mesure diminuant les jours de crédit des cheminots, sorte de jours de récupération, dans le cadre de l’augmentation de la productivité demandée par le gouvernement. Quelques heures plus tard, le syndicat chrétien CSC-Transcom et son homologue socialiste CGSP-Cheminots ont appelé l’ensemble du personnel, y compris les conducteurs et les contrôleurs à cesser le travail pour une durée indéterminée à partir de mercredi à 22H00. Leurs pendants flamands n’ont en revanche pas appelé à faire grève, ce qui explique la différence de situation entre le nord et le sud du pays.

Embouteillages en Wallonie et en Flandre en direction de Bruxelles

Des embarras de circulation ont été signalés sur les routes de Wallonie et de Flandre, jeudi matin, en direction de Bruxelles. Ces ralentissements, dus à la grève spontanée des cheminots, concernent surtout la E40, la E411 et la E19. Vers 07h00, on comptait déjà 100 km de files sur le réseau routier flamand, surtout en direction de la capitale, a indiqué le Centre flamand du trafic routier.

En Wallonie, les automobilistes sont ralentis sur la E411. « On compte entre 20 et 25 kilomètres de file entre Corroy-le-Grand (Brabant wallon) et Bruxelles », précise le Centre Perex. Sur la E19, « la circulation se fait à l’allure du pas sur une vingtaine de kilomètres depuis Houdeng en direction de la capitale », ajoute-t-il.

Le ministre de la Mobilité déplore la grève et appelle à la reprise

François Bellot a déploré jeudi la grève nationale sauvage entamée mercredi soir par les syndicats de cheminots et qui perturbe sérieusement le trafic ferroviaire – particulièrement en Wallonie – en violation d’un protocole d’accord datant de 2009 et prévoyant des délais avant de déclencher une telle action.

« C’est une grande incompréhension », a-t-il affirmé lors de l’émission Matin Première de la RTBF-radio, dont il était l’invité, tout en refusant de prononcer le mot « inexcusable » utilisé par le syndicat étudiant de l’Unécof pour qualifier cette grève en période d’examens scolaires et universitaires.

« Ici, les gens sont pris au piège », a déploré M. Bellot (MR), qui affronte ainsi son premier mouvement social d’envergure depuis son entrée en fonction le 18 avril dernier, quand il a succédé à Jacqueline Galant après sa démission.

Il a appelé les syndicats à faire preuve de « bon sens » en arrêtant « de grâce » ce mouvement qui prend au piège les usagers.

M. Bellot a souligné que cette grève intervenait alors que l' »encre de l’accord social (conclu récemment entre les syndicats et la direction de la SNCB, ndlr) n’est pas encore sèche » et ne concernait qu’un seul article de cet accord.

Les étudiants jugent « inexcusable » d’annoncer la grève en pleine session d’examen

L’Union des étudiants de la communauté française, Unécof, « condamne fermement » l’annonce soudaine d’une grève sur le rail et ce en pleine session d’examen. Les syndicats CGSP Cheminots et CSC Transcom ont subitement annoncé mercredi en fin d’après-midi une grève dès 22h00 sur le réseau ferroviaire belge.

Le syndicat étudiant de l’Unécof « regrette profondément » l’annonce de la grève dans la soirée « alors que les étudiants passent leurs examens le lendemain matin ». « Un délai aussi court ne permet pas aux étudiants ou à leurs représentants d’organiser des alternatives comme cela s’est mis en place lors des dernières grèves », comme durant la session d’examen de janvier dernier.

« Les étudiants ne pourront faire front avec les cheminots tant que ceux-ci ne seront pas respectueux des périodes d’examen », a déclaré Opaline Meunier, vice-présidente de l’Unécof, dans un communiqué de presse. Elle juge la démarche « inexcusable », sans que l’Unécof se prononce toutefois sur le fond des revendications.

L’Union des étudiants estime en outre que les cheminots « ne peuvent, cette fois, invoquer de « ne pas savoir », ou d’avoir « oublié » les périodes d’examen », comme en janvier dernier alors que l’Unécof avait fait entendre la voix des étudiants navetteurs pour que des journées de grèves soient déplacées hors de ces périodes.

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