© Image globe

Grève: La Wallonie épicentre des actions contre l’austérité

La Wallonie a été davantage touchée que la Flandre et Bruxelles mercredi par les conséquences de la journée d’action européenne contre l’austérité, instiguée par la Confédération européenne des syndicats (CES). Les principaux blocages ont eu lieu sur le rail.

Si la circulation ferroviaire était perturbée dans l’ensemble du pays, elle était pratiquement à l’arrêt en Wallonie. Selon le gestionnaire du réseau ferroviaire, aucun train ne roulait au départ des gares de Liège, Namur, Mons et Charleroi. A Bruxelles, l’axe Nord-Midi est resté à l’arrêt une bonne partie de la journée. La circulation ferroviaire a partiellement repris vers 16h00 entre les deux grande gares bruxelloises. Quatre voies étaient alors accessibles à la gare de Bruxelles-Nord et deux à Bruxelles-Midi.

La circulation des trains internationaux Thalys, qui relient notamment Bruxelles à Paris et Amsterdam, et des Eurostar, entre Bruxelles et Londres, a quant à elle été fortement perturbée durant l’ensemble de la journée.

En Wallonie, les réseaux de transports en commun TEC ont aussi été fortement perturbés, comme à Charleroi, où mis à part l’un ou l’autre métro et la ligne de bus A vers l’aéroport, pratiquement aucun transport en commun n’a circulé, ou au TEC Liège-Verviers. Aucune perturbation n’a par contre été constatée sur le réseau de la STIB à Bruxelles.

Sur les routes, l’heure de pointe a débuté un peu plus tôt que d’habitude, mais aucun incident majeur n’a été signalé. Vers 18h00, Touring Mobilis constatait 192 kilomètres d’embouteillages.

A l’appel des syndicats, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans le centre de Liège. Les manifestants étaient 2.500, d’après la police. La FGTB a pour sa part recensé 5.000 participants. Cinq personnes ont par ailleurs été interpellées par les forces de l’ordre après avoir détruit la porte du siège du PS, place Sainte-Véronique.

Entre 700 et 800 militants de la FGTB ont par ailleurs interpellé des responsables politiques dans 11 communes de l’arrondissement de Verviers et de la région germanophone. Lors de cette action, un gréviste a été renversé et légèrement blessé par un automobiliste à Welkenraedt.

Quelque 250 militants de la FGTB Namur se sont pour leur part rendus dans les sections locales d’Ecolo, du cdH, du PS et du MR pour s’entretenir avec des responsables politiques.

A La Louvière, ce sont environ 3.500 personnes qui se sont rassemblées, parmi lesquelles de nombreux travailleurs du secteur sidérurgique, frappé de plein fouet par la crise. Plus d’un millier de manifestants du Hainaut occidental ont quant eux rejoint Lille, pour participer à une manifestation, à l’initiative de syndicats français.

A Bruxelles, entre 1.000 et 1.200 personnes se sont réunies en fin de matinée devant le Berlaymont, siège de la Commission européenne, à l’appel du front commun syndical.

Auparavant, des centaines de manifestants s’étaient rendus aux ambassades d’Espagne, de Grèce, du Portugal, de Chypre, d’Allemagne et d’Irlande pour protester contre les politiques d’austérité.

Durant l’après-midi, plus d’un millier de personnes ont manifesté, à l’appel de la CNE, entre la place du Luxembourg et le rond-point Schuman. Un manifestant, qui sautait sur un véhicule de police, a été interpellé.

La situation était nettement plus calme dans le nord du pays. En Flandre occidentale, par exemple, on ne signalait que des actions d’information et de sensibilisation aux portes d’entreprises. Un pique-nique de protestation a rassemblé une petite centaine de personnes dans un parc anversois. Dans le port de Zeebrugge, deux trains de 30 conteneurs sont restés bloqués en matinée. Les perturbations du trafic ferroviaire ont eu des répercussions limitées sur le port d’Anvers.

Parmi les grandes entreprises industrielles de Flandre, aucun arrêt de production n’était signalé, selon la fédération Agoria. A nouveau, le tableau était différent en Wallonie, avec une quinzaine d’entreprises industrielles complètement à l’arrêt en région liégeoise, parmi lesquelles la FN Herstal, CMI ou Magotteaux. Plusieurs grandes entreprises carolorégiennes étaient dans la même situation, comme la Sonaca ou Caterpillar, une des plus importantes usines de Wallonie, avec quelque 4.000 travailleurs.

Le monde de l’enseignement semble avoir été très modérément affecté par la grève tandis que la distribution du courrier s’est déroulée en grande partie normalement. Selon des chiffres communiqués par bpost, ce sont les provinces de Liège et de Luxembourg qui ont été les plus touchées par les conséquences des actions syndicales mais environ 85% des tournées y ont tout de même été effectuées.

La journée d’action contre l’austérité a mobilisé une quarantaine d’organisations syndicales dans 23 pays. L’Espagne – où des heurts ont éclaté à Madrid entre manifestants et policiers – et le Portugal ont été le théâtre de grèves générales tandis que des arrêts de travail ont été observés, entre autres, en Italie et en Grèce. Des manifestations ont en outre pris place dans plusieurs pays, comme la France et l’Allemagne.

Levif.be avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire