© BELGA/Virginie Lefour

Grève du 10 octobre: le point sur les perturbations

Transports en commun, distribution du courrier, administrations, hôpitaux, police… de nombreux services publics seront fortement perturbés ce mardi, quand ils ne seront pas quasiment paralysés, en raison de l’appel à la grève lancé par la CGSP. Cet article est mis à jour régulièrement.

Une seule ligne de métro exploitée à Bruxelles (Stib)

Seule la ligne de métro 1 était exploitée mardi matin à Bruxelles, en raison de l’appel à la grève lancé par la CGSP. La fréquence sur cette ligne est toutefois fortement réduite pour une heure de pointe, à raison d’un train toutes les 10 minutes environ, précise Cindy Arents, porte-parole de la Stib. Six trams et deux bus sont également sortis des dépôts.

Les lignes de métro 5, 2 et 5 sont à l’arrêt, tandis que la ligne de métro 1 circule à fréquence faible.

Du côté des trams, seules les lignes 3, 4, 7, 82, 92 et 94 sont en service, mais également à fréquence réduite par rapport à une journée normale, nuance la Société des transports intercommunaux de Bruxelles.

Concernant les bus, les numéros 21 et 87 circulent mardi matin, mais à moindre fréquence que d’ordinaire.

La Stib communiquera les mises à jour du trafic sur ses comptes Facebook et Twitter tout au long de la journée.

Le trafic des bus TEC est fortement perturbé

Le trafic des bus et des métros est fortement perturbé ce mardi en Wallonie en raison de la grève décrétée par la CGSP, indique le TEC dans un communiqué.

A Charleroi, aucun bus n’est sorti des dépôts excepté un véhicule de la ligne 67 du dépôt de Jumet et un 91 du dépôt d’Anderlues. Aucun métro ne roule, selon les chiffres du TEC.

Au TEC Hainaut, si 31% des services sont assurés à Mons, ce pourcentage chute à 4% dans le Borinage et à 5% dans le Centre. Dans le Hainaut occidental, 73% des véhicules sont en service.

En région liégeoise, le réseau du TEC Liège-Verviers est complètement paralysé, des piquets de grève ayant été déployés devant les 11 dépôts de la société. « C’est une réussite totale. Les agents non affiliés à la CGSP ne se sont pas présentés pour prendre leurs services », a expliqué Dona Balbo, permanente CGSP au TEC.

Par ailleurs, 25% des bus roulent en province de Namur et 60% dans la province de Luxembourg.

Quant au Brabant wallon, 69% des bus y sont en circulation.

Toutes les informations concernant ces perturbations sont disponibles sur le site infotec.be et seront actualisées régulièrement en fonction de l’évolution de la situation, précise la société qui indique enfin que les 900 circuits de transport scolaire vers l’enseignement ordinaire et spécialisé sont tous assurés.

La circulation ferroviaire est fortement perturbée

La circulation ferroviaire était déjà fortement perturbée mardi matin à l’entame de la journée d’action syndicale. Seul un train sur cinq circulait depuis Liège. L’axe Arlon-Bruxelles est relativement épargné dans le sud du pays. Trois cabines de signalisation étaient par ailleurs inexploitées car le personnel ne s’est pas présenté, précise la SCNB.

Peu après 06h00, trois trains sur quatre reliaient Charleroi et Bruxelles, selon les informations communiquées par le porte-parole de la SNCB, Thierry Ney.

Entre Namur et Bruxelles (ligne 161), quatre trains sur cinq étaient en service et entre Arlon et Namur (ligne 162), deux trains sur trois.

La situation à Liège (ligne 36) était « plus difficile », avec un train sur cinq reliant Bruxelles mardi matin. Aussi, en raison d’un manque de personnel dans la cabine de signalisation à Flémalle Haute, la circulation est empêchée entre Huy et Liège.

Deux trains sur trois circulent depuis Mons vers la capitale. La cabine de Quévy souffrant également d’un manque de personnel, tout comme celle de Visé, elle n’est pas fonctionnelle. Les voyageurs qui souhaitent se rendre à Bruxelles depuis Quévy doivent donc se rendre à Mons directement. Concernant Tournai, seul un train sur quatre était opérationnel.

Deux trains sur trois circulaient peu après 06h00 entre Namur et Charleroi.

Un piquet de grève a également été installé au parking voyageur de la gare de Namur, tandis que des voies étaient occupées à Braine-le-Comte et Leuze-en-Hainaut, selon Thierry Ney.

En Flandre, toutes les lignes étaient desservies bien que certains trains ont été supprimés. Tous les trains circulaient entre Anvers vers Bruxelles et entre Gand et Anvers. Trois trains sur cinq circulaient entre Gand et Bruxelles, quatre sur six entre Louvain et Bruxelles, et un sur deux entre Saint-Nicolas et Anvers.

Le porte-parole souligne la situation peut fortement évoluer en cours de journée. Il conseille aux voyageurs de se tenir informés via les différents canaux de communication de la SNCB.

Environ 70% des chauffeurs De Lijn au travail

Le trafic des bus et trams De Lijn était également perturbé mardi matin, avec environ 70% des chauffeurs qui ont pris le service, indique la société de transport en commun flamande. La quasi totalité (90%) des bus circulent par contre vers Herrmann-Debroux.

A Anvers, la moitié des trams circulent tandis que dans le Limbourg, 70% des bus sont en service.

Environ 70% des chauffeurs sont au travail en Flandre orientale. Les perturbations sont principalement enregistrées à Gand, Alost et Saint-Nicolas.

Dans le Brabant flamand, environ trois quarts des chauffeurs sont au volant et 75 à 80% des voyages sont assurés.

Du côté de la Flandre occidentale, 70% des conducteurs travaillent en moyenne.

Les premières files constatées à l’entrée de Bruxelles

Les premières files commençaient mardi peu avant 07h00 à l’entrée de la capitale, depuis Overijse sur la fin de la E411, indique Bruxelles Mobilité. Des embarras de circulation étaient attendus en matinée, à la suite de l’appel à la grève lancé par la CGSP et de la fermeture du viaduc Herrmann-Debroux à cause d’importants problèmes de stabilité.

Les automobilistes effectuaient environ 6 km en 17 minutes depuis Overijse vers Bruxelles.

Au niveau du viaduc fermé vers Bruxelles, le trafic était chargé mais encore relativement fluide.

Les principales voies d’accès à la capitale saturées

Les principales voies d’accès à la capitale étaient saturées peu avant 08h00 mardi, indique Bruxelles Mobilité, à la suite de la fermeture du viaduc Herrmann-Debroux couplée à l’appel à la grève lancé par la CGSP.

La E40 vers Bruxelles depuis Liège et Alost était quasi à l’arrêt. Les automobilistes roulaient également au pas sur la petite ceinture. La situation était aussi compliquée sur le ring, principalement entre Vilvorde et Dilbeek, dans les deux directions. Sur la E411 à l’approche de l’entrée de Bruxelles, les automobilistes effectuaient environ 2km en une vingtaine de minutes mais le trafic était relativement fluide. Peu d’embarras étaient notés dans le tunnel Delta, à l’inverse des environs de Tervuren.

Mouvement bien suivi chez bpost

Le mouvement de grève lancé par la CGSP est bien suivi au sein de bpost, a indiqué mardi matin Jacques Lespagnard, responsable du secteur postal pour le syndicat socialiste. Selon ce dernier, les journaux ont été distribués mais ce ne sera pas le cas du courrier dans plusieurs régions, dont celles de Charleroi, de Namur et de Liège où un piquet de grève a été installé, à l’aube, devant les grilles de la plate-forme des Plenesses, à Thimister-Clermont, en région verviétoise.

Ce piquet a été levé vers 08h00 pour permettre une action symbolique devant la société protectrice des animaux (SPA), le personnel de bpost se sentant abandonné par les politiques. « Il s’agit d’une action symbolique mais le jour où la privatisation sera décidée, nous bloquerons sur une longue durée », a déjà averti la CGSP.

Un piquet de grève installé devant la centrale nucléaire de Tihange

Un piquet de grève a été installé mardi à l’aube devant la centrale nucléaire de Tihange, à la suite de l’appel à la grève dans le service public lancé par la CGSP, a indiqué à Belga Jean-Marc Pirotton, délégué syndical Gazelco.

Une cinquantaine de travailleurs forment le piquet, installé depuis 04h30, a-t-il précisé. Le mouvement doit durer toute la journée.

La production restera assurée et le personnel de sécurité peut entrer sur le site.

Le journal parlé de la RTBF retardé de quelques instants

Le journal parlé de le RTBF prévu à 06h00 mardi matin a été retardé de quelques instants en raison de la journée d’action syndicale contre le gouvernement.

Un avertissement a été émis sur la radio du service public avant la conduite normale du journal parlé mardi matin.

La grève fera tache d’huile dans le privé

Le mouvement est en principe cantonné aux services publics -la FGTB ayant apporté son soutien à la CGSP sans pour autant appeler à la grève dans le secteur privé- mais qui sera également suivi dans certaines entreprises du privé.

Le syndicat socialiste des services publics (CGSP) a appelé à une « journée de réaction », ce mardi, contre la politique du gouvernement fédéral, accusé de mettre à mal les services publics (réduction des budgets, manque d’investissements, privatisation des entreprises publiques…). La CGSP agit sans le concours des syndicats chrétien et libéral, qui n’ont pas appelé à la grève.

A ces griefs communs s’ajoutent des revendications propres à chaque secteur, comme dans le rail, où la CGSP Cheminots dénonce la volonté de la majorité « suédoise » de mettre en place un service garanti à la SNCB, ce qui est perçu par les syndicats comme une « attaque inacceptable » contre le droit de grève.

La date du 10 octobre n’a pas été choisie par hasard puisque le Premier ministre prononcera ce jour à la Chambre son discours de politique générale.

S’il est encore difficile de dire avec précision, à ce stade, quelles seront les conséquences sur le terrain de cette « journée de réaction », on imagine sans peine que les transports en commun seront fortement perturbés dans tout le pays, surtout si des piquets de grève sont installés ici et là… Les bus, trams et métros en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre ne pourront assurer leurs services habituels, tout comme les trains. A Bruxelles, le réseau de la STIB sera très fortement perturbé, voire à l’arrêt, a prévenu la société bruxelloise. Il est également fort probable qu’aucun métro ne circule sur la ligne 6 desservant le stade Roi Baudouin, où se tiendra en soirée le match Belgique-Chypre.

Sur le rail, la grève lancée par la CGSP Cheminots a débuté lundi à 22h00 pour se terminer ce mardi à la même heure. Les deux autres syndicats (CSC-Transcom, SLFP Cheminots) n’ont pas invité leurs affiliés à suivre le mouvement. Pour autant, de nombreux trains risquent de ne pas circuler normalement, malgré l’appel lancé par le ministre Bellot. Celui-ci avait demandé à limiter le chaos sur le rail face à la fermeture du viaduc Hermann-Debroux à Bruxelles, un appel rejeté par la CGSP-Cheminots qui poursuivra ses actions « tant que le gouvernement prendra des mesures contre les services publics. »

La grève touchera également les administrations locales, zones de police et de secours, prisons, et certains organismes d’intérêt public (OIP), à l’appel de la CGSP Admi, ainsi que les administrations régionales, à l’appel de la CGSP Amio. Même topo en Flandre, où l’ACOD, le pendant flamand de la CGSP, a appelé les fonctionnaires fédéraux et flamands à faire grève durant 24 heures.

Dans l’enseignement, la grève devrait être bien suivie dans le réseau officiel. Tous les niveaux sont concernés et la présence de piquets de grève à l’entrée de certaines écoles est probable. Des perturbations ne sont pas non plus à exclure dans le libre même si elles seront nettement moindres que dans l’officiel, la CGSP étant minoritaire dans ce réseau.

La distribution du courrier et des paquets sera aléatoire. L’ampleur des problèmes variera en fonction des régions. Mais la distribution des journaux, elle, devrait être assurée normalement, indique Bpost.

Par ailleurs, la grève de mardi débordera du strict cadre des services publics puisque les métallurgistes FGTB du Brabant (Brabant wallon et Bruxelles) se sont joints à la grève de 24 heures. Un appel qui concerne « au moins 40.000 travailleurs », selon le syndicat, et qui devrait avoir un impact sur des entreprises importantes du secteur comme Audi Brussels, la Sabca, Schneider Electric…

La région liégeoise risque d’être encore plus touchée puisque la régionale FGTB Liège-Huy-Waremme a appelé à la grève tant dans le secteur public que dans le privé. Lundi, la FGTB namuroise a elle aussi annoncé qu’elle s’inscrirait dans la journée de grève générale, en appelant notamment ses militants à soutenir les piquets mis en place par la CGSP. Un rassemblement des affiliés à la Centrale générale est également prévu à 7h30 sur la Place d’Armes.

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