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Grève des prisons: nouveau protocole d’accord

Les syndicats des agents pénitentiaires et le ministre de la Justice Koen Geens sont parvenus à un nouveau protocole d’accord, à l’issue d’une réunion de huit heures vendredi.

Ce texte sera défendu par les représentants syndicaux auprès de leur base demain et dimanche. « Ils doivent se prononcer endéans les 36 heures et j’espère que nous pourrons retourner à une situation normale dimanche soir ou lundi matin », a souligné le ministre lors d’une conférence de presse. « Mais les accords doivent bien sûr encore être consacrés par les membres. » Jusque-là, les piquets de grève sont maintenus mais les syndicats se sont engagés à ce qu’ils soient « parfaitement perméables ».

« Nous n’appelons jamais nos membres à empêcher les gens de travailler », a toutefois rappelé Laurence Clamar, secrétaire permanente Justice à la CSC Services publics.

Ce texte prévoit le recrutement de 405 personnes, dont 100 pour la lutte contre le terrorisme – mesure déjà annoncée auparavant dans le cadre des 400 millions d’euros que le gouvernement avait décidé de réserver à ce propos – et 305 fonctionnaires supplémentaires, soit 55 de plus que dans le précédent protocole d’accord rejeté jeudi par les syndicats.

Subséquemment, le personnel pénitentiaire est maintenu à environ 7.000 personnes pour 2016, tout comme le nombre atteint fin 2015. « Les économies sont donc gelées pour ce qui concerne le personnel pénitentiaire au niveau de fin 2015. »

L’exercice sera facilité grâce à ce gel des économies notamment par une priorité absolue qui sera donnée aux travaux de sécurisation et à la modernisation des équipements. Le ministre a promis de nouvelles installations, le placement de nouvelles caméras de surveillance et de téléphones sur cellule. « Nous voulons privilégier ces nouvelles méthodes de travail et améliorer l’ambiance de travail. »

« Sur le terrain on va davantage entamer cette procédure de ‘travailler autrement’, on va encourager les travailleurs avec une prime de flexibilité de 3 euros brut non indexés et de 4,8 euros indexés par heure. Cette prime vise notamment à compenser la perte de salaire conséquente aux nouvelles méthodes de travail. »

Enfin, l’engagement ne concerne pas que les agents et les surveillants, mais aussi le personnel administratif, psycho-médical et de corps de sécurité. « Dans le cadre des 100 personnes recrutées pour lutter contre le terrorisme, il y a déjà 26 agents du corps de sécurité et 36 personnes de cadre administratif et psycho-médical. En plus de ça, on va encore recruter 30 membres du personnel administratif pour remplacer, un par un, chaque travailleur partant en 2016 du cadre administratif de nos prisons », a expliqué Koen Geens.

« Nous avons tenu ces derniers jours grâce à l’aide de la police, de la protection civile, de la Croix-Rouge ainsi que les directions qui se sont impliquées de manière formidable dans les services quotidiens et qui ont su conserver la confiance de nos détenus. Je les remercie pour ce qu’ils ont fait et j’espère qu’ils peuvent encore tenir quelques jours », a-t-il encore commenté.

« L’atmosphère de la réunion a été bonne et constructive malgré la situation exceptionnellement difficile », a encore précisé le ministre.

Les syndicats ont souligné de leur côté qu’il n’était pas question d’un protocole d’accord mais d’un « protocole tout court » tant qu’il n’avait pas été accepté par les membres. « Il y a des choses intéressantes dans ce texte et nous nous sommes engagés à le défendre. Il y a des avancées claires, nettes, qui rencontrent certaines demandes des agents même si tout n’a pas été accepté. Mais je ne désespère pas d’obtenir les autres exigences plus tard », a expliqué Michel Jacobs, secrétaire fédéral CGSP AMiO. « Le maintien des 7.000 équivalents temps plein, la calendrier des travaux de sécurité et la manière différente de travailler sont de bonnes choses. »

« La rencontre a permis d’enfin énoncer les véritables besoins. Il y a eu de bons engagements et les revendications des agents ont été rencontrées. Nous nous engageons a défendre le protocole devant le personnel », a ajouté Laurence Clamar.

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