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Grève des prisons: le point de la situation

Xavier Crefcoeur, délégué CSC à la prison de Namur, déplore que le premier ministre, Charles Michel, ne s’exprime pas sur le sujet malgré la gravité de la situation. « Cela fait quand même plus de quinze jours que nous sommes en grève et il ne prend pas ses responsabilités », a-t-il commenté.

Le personnel de Forest se prononcera, probablement négativement

Le personnel de la prison de Forest se prononcera lundi sur le protocole du ministre de la Justice Koen Geens, a indiqué samedi Cosimo Agostino, représentant FGTB. « Le pronostic est négatif », glisse-t-il. « Le ministre n’a répondu à aucune de nos demandes, les chances de reprendre le travail sont pratiquement inexistantes. »

Le personnel de la prison de Saint-Gilles a quant à lui repris le travail vendredi, selon le représentant ACOD Gino Hoppe.

Rejet du protocole à Namur et appel à la démission des secrétaires permanents

Cinquante-cinq agents pénitentiaires de la prison de Namur réunis lors d’une assemblée générale samedi en début d’après-midi ont rejeté le protocole d’accord établi entre les syndicats et le ministre de la Justice Koen Geens. Ils avaient 36 heures pour voter pour ou contre ce protocole. Ils demandent la démission de Michel Jacobs, secrétaire fédéral CGSP, et de Laurence Clamar, secrétaire permanente CSC, a indiqué Xavier Crefcoeur, délégué CSC à la prison de Namur.

Ils estiment de ne pas avoir été écoutés. Xavier Crefcoeur évoque un « mépris total pour la profession ».

A la prison de Namur, la situation est encore calme actuellement comparativement à celle dans d’autres prisons. Les détenus bénéficient de sorties au préau et de repas mais ne peuvent toujours pas recevoir les visites de leur famille. Le mouvement de grogne va donc se poursuivre « au finish » à la prison de Namur tant que les gardiens n’ont pas obtenu ce qu’ils réclament. « Fin du mois, si ça n’a pas changé, on est toujours dehors », a prévenu Xavier Crefcoeur.

Le délégué syndical déplore que le premier ministre, Charles Michel, ne s’exprime pas sur le sujet malgré la gravité de la situation. « Cela fait quand même plus de quinze jours que nous sommes en grève et il ne prend pas ses responsabilités », a-t-il commenté.

Les agents des prisons de Huy et de Paifve rejettent les propositions

Après leurs collègues de Tournai, Lantin, Andenne, Mons et Saint-Hubert, les agents pénitentiaires de la prison de Huy ont unanimement rejeté le protocole et décidé de la poursuite du mouvement de grève au finish.

« La même décision a été prise à Paifve », précise la déléguée hutoise Martine Tihon, laquelle pointe également du doigt de graves problèmes de sécurité au sein de l’établissement pénitentiaire mosan. « De nombreux agents se trouvent en incapacité de travail suite à des agressions et nous restons depuis des années dans l’attente de la réalisation d’importants travaux de rénovation, pourtant indispensables », dénonce fermement la déléguée.

Poursuite du mouvement à Mons, Saint-Hubert et probablement aussi à Nivelles

Les agents pénitentiaires des prisons de Mons et de Saint-Hubert ont rejeté le protocole d’accord établi entre les syndicats et le ministre de la Justice Koen Geens, a indiqué le responsable syndical CSC David Froissart à l’agence Belga. Selon le délégué, les agents de Nivelles qui se réuniront dimanche devraient prendre la même décision.

Pour le responsable syndical CSC David Froissart, le ministre Geens joue avec le feu. « Bien que démenties par son cabinet, ses déclarations sur Twitter constituent la goutte qui fait déborder le vase. Il promet 405 engagements, mais ce n’est bien qu’une promesse, sans la moindre garantie. Par ailleurs, il annonce vouloir instaurer un service minimum, c’est inacceptable », dénonce le délégué.

Quant aux agents de Nivelles, ils doivent se réunir dimanche. « Je suis en contact avec la délégation nivelloise et je sais qu’ils ont bien l’intention de poursuivre aussi le mouvement au finish », conclut David Froissart.

Rejet unanime à la prison d’Andenne

Réunis en assemblée samedi peu avant 14H00, les agents pénitentiaires de la prison d’Andenne ont rejeté à l’unanimité le protocole d’accord établi entre les syndicats et le ministre de la Justice Koen Geens, a indiqué le délégué CSC Marc Peeters à l’agence Belga.

Comme à Tournai et Lantin, les agents pénitentiaires de la prison ardennaise ont rejeté le protocole, refusant la rationalisation que veut imposer le ministre Koen Geens.

« Nous poursuivrons le mouvement au finish car nous estimons notamment que c’est désormais la masse de travail qu’il convient d’adapter au nombre d’agents, et pas l’inverse », commente le délégué Marc Peeters, précisant que la poursuite de la grève a été décidée à l’unanimité par les agents présents lors de l’assemblée de samedi après-midi.

Propositions rejetées par les agents pénitentiaires de Lantin

Réunis en assemblée ce samedi peu après 13H00, les agents pénitentiaires de la prison de Lantin ont rejeté le protocole d’accord établi vendredi soir entre les syndicats et le ministre de la Justice Koen Geens, a indiqué le délégué CGSP Yves Walthéry à l’Agence Belga.

Comme à Tournai, les agents de Lantin ont rejeté le protocole, estimant entre autres qu’il est impossible d’envisager de travailler avec 10% de personnel en moins.

« Voilà treize jours que nous demandons au ministre Geens qu’il n’y ait pas de restructuration dans les prisons », commente M. Walthéry. « Nous poursuivrons notre action au finish, jusqu’à ce que nous soyons entendus ».

A titre d’exemple, le délégué syndical précise que la maison d’arrêt de la prison de Lantin héberge actuellement 580 détenus alors que la capacité d’accueil est normalement limitée à 340 places. « Nous travaillons aujourd’hui avec trois agents pour 80 détenus, c’est intenable », conclut-il.

A Tournai, les gardiens rejettent les propositions /Gras/Para

ParaRéunis ce samedi matin à 10h00, les agents pénitentiaires de la prison de Tournai ont rejeté le protocole d’accord établi vendredi soir entre les syndicats et le ministre de la Justice Koen Geens./Para

ParaLes gardiens de prison avaient 36 heures pour dire oui ou non au texte qui a été présenté et défendu ce samedi matin à la prison de Tournai par les représentants syndicaux lors d’une assemblée du personnel. /Para

Para Une cinquantaine d’agents étaient présents. « A l’unanimité, le protocole a été rejeté. Ces dernières 24 heures, la situation a été calme à l’intérieur de la prison de Tournai. Cependant, on ne sait pas comment vont réagir les détenus et prévenus lorsqu’ils apprendront que l’accord a été rejeté », indiquait vers 10h30 Grégory Wallez, permanent fédéral de la CGSP. /Para

Para A la prison de Leuze-en-Hainaut, l’accord sera présenté au personnel ce samedi à 14h.

Situation inchangée dans les prisons wallonnes et bruxelloises

La grève se poursuit dans les prisons wallonnes et bruxelloises, alors que le personnel pénitentiaire doit se prononcer ce samedi et dimanche sur le nouveau protocole négocié vendredi entre le ministre de la Justice Koen Geens et les représentants syndicaux.

« La situation dans les prisons en ce moment reste inchangée », a indiqué la porte-parole de l’administration pénitentiaire, Kathleen Van De Vijver. Les syndicats des agents pénitentiaires protestent depuis le 25 avril contre les mesures d’économie imposées au secteur.

A l’issue d’une réunion de huit heures vendredi, les syndicats et le ministre de la Justice sont parvenus à un nouveau protocole d’accord que les représentants syndicaux doivent maintenant défendre auprès de leur base.

Ce texte prévoit le recrutement de 405 personnes, dont 100 pour la lutte contre le terrorisme – mesure déjà annoncée auparavant dans le cadre des 400 millions d’euros que le gouvernement avait décidé de réserver à ce propos – et 305 fonctionnaires supplémentaires, soit 55 de plus que dans le précédent protocole d’accord rejeté jeudi par les syndicats.

Subséquemment, le personnel pénitentiaire est maintenu à environ 7.000 personnes pour 2016, tout comme le nombre atteint fin 2015. « Les économies sont donc gelées pour ce qui concerne le personnel pénitentiaire au niveau de fin 2015.

L’exercice sera facilité grâce à ce gel des économies notamment par une priorité absolue qui sera donnée aux travaux de sécurisation et à la modernisation des équipements. Le ministre a promis de nouvelles installations, le placement de nouvelles caméras de surveillance et de téléphones sur cellule.

Pour l’instant, « la situation reste inchangée dans les prisons wallonnes et bruxelloises. Le personnel pénitentiaire doit se prononcer dans les 36 heures sur le protocole. Nous espérons avoir une vue d’ensemble des réactions de la base dimanche soir », explique Kathleen Van De Vijver.

Jusque là, les piquets de grève sont maintenus mais les syndicats se sont engagés à ce qu’ils soient « parfaitement perméables ». Selon Mme Van De Vijver, les directions locales des prisons et la police tentent d’assurer l’organisation de douches, de contacts téléphoniques et de temps de pause à l’extérieur pour les détenus.

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