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Grève des gardiens de prison: la CGSP suspend ses actions, sauf à Mons

La CGSP suspend ses actions dans toutes les prisons wallonnes, sauf à Mons, confirme mardi le secrétaire général CGSP-Amio Michel Jacobs.

« Nous demandons la reprise du travail pour mercredi à 06h00 au plus tard », précise le syndicaliste. Un préavis sera déposé mercredi uniquement pour la prison de Mons, où le personnel a décidé de poursuivre la grève.

Après le syndicat socialiste flamand ACOD-Services publics, son homologue francophone de la CGSP a à son tour décidé mardi après-midi de suspendre ses actions dans les prisons, confirme Michel Jacobs, qui ajoute que « toutes les actions prévues sont suspendues ».

Seule la prison de Mons fait exception. « Les travailleurs de cette prison m’ont demandé de déposer un nouveau préavis de grève mercredi. Ils estiment qu’il n’y a pas d’éléments suffisants pour accepter l’accord. »

La CGSP avait déposé le 10 décembre un préavis de grève pour l’ensemble des prisons du pays. « Il manque minimum 500 agents », avait affirmé M. Jacobs. La CGSP réclamait également la possibilité d’une « flexiprime » pour compenser les pertes de primes subies par les agents lorsqu’ils changent d’horaire de travail. Le budget 2016 pour l’habillement du personnel pénitentiaire était par ailleurs considéré comme insuffisant. Enfin, la CGSP-Amio pointait le retard de l’administration dans la concrétisation des cycles de mutation pour les agents qui veulent changer de prison.

Une action de grève avait été lancée jeudi dès 22h00. La CGSP avait également annoncé des actions possibles du dimanche 27 décembre à 22h00 au mercredi 30 décembre à 06h00.

Entre-temps, la négociation entre les syndicats et le cabinet du ministre de la Justice Koen Geens tenue lundi a été qualifiée de « très constructive » par les différentes parties. « Les quatre points de notre préavis ont été rencontrés », avait fait savoir Michel Jacobs.

Le ministre a pris une série d’engagements importants au sujet, notamment, de la prime de flexibilité, des uniformes et du renforcement du personnel dans le contexte de déradicalisation, avait pour sa part indiqué la porte-parole de M. Geens, Davine Dujardin.

Des groupes de travail ont également été mis en place sur l’absentéisme, le Corps de sécurité et la formation. Le service minimum garanti est encore en discussion.

Koen Geens se réjouit « des résultats des négociations avec les syndicats »

Le ministre de la Justice Koen Geens a fait part mardi de sa satisfaction après la décision du syndicat CGSP de suspendre à partir de mercredi 06h00 les actions de grève dans les prisons. « Il s’agit d’un signal très positif », indique-t-il dans un communiqué.

« Le ministre se réjouit des résultats des négociations et de la décision des syndicats du personnel pénitentiaire de ne pas faire grève entre Noël et Nouvel An », peut-on lire dans le communiqué. « Hier (lundi), il a été possible d’arriver à un accord, que les syndicats ont présenté à leur base. »

Le ministre annonce avoir pris quatre engagements.

Sur le congé préalable à la pension, « l’arrêté royal de 2003 est adapté en fonction des attentes de l’accord de gouvernement », annonce le ministre.

Sur la prime de flexibilité, « pour accompagner la rationalisation de 10%, une prime qui récompense la flexibilité du personnel est prévue. L’arrêté ministériel sera adapté à cet effet. »

Sur la question de l’habillement: « il sera donné suite à la demande de nouveaux vêtements formulée le 15 décembre ».

Enfin, « 54 personnes supplémentaires seront engagées dans le cadre de la déradicalisation ».

Par ailleurs, le ministre « invite chaleureusement à mettre un terme aux dernières actions en cours », conclut-il, dans un appel aux agents pénitentiaires de la prison de Mons, qui ont, seuls, décidé de poursuivre le mouvement.

Les agents pénitentiaires de Mons votent pour la grève au finish

L’assemblée des gardiens de la prison de Mons a voté mardi pour la poursuite au finish de leur mouvement de grève lancé vendredi dernier. Ils avancent quatre revendications et entendent mettre la pression sur le gouvernement.

« Les travailleurs demandent l’oubli du service garanti, l’abandon total de l’économie de 10% en personnel », a indiqué Michel Strady de la CGSP Amio. « Ils demandent également la reconnaissance de la pénibilité du travail d’agent pénitentiaire dans l’optique de leurs pensions et veulent également que le cadre soit respecté. A la prison de Mons, par exemple, le cadre devrait être de 237 travailleurs et de 249 pour un bon fonctionnement et ils ne sont actuellement que 214. »

Depuis le début du mouvement, selon SudPresse, les policiers et des agents de la protection civile remplacent les gardiens en grève. Les détenus sont maintenus en cellule 24 heures sur 24 et ne peuvent dès lors pas recevoir de visite. « La pression monte chez les détenus, c’est un fait », a encore souligné Michel Strady. « Mais le gouvernement, sur lequel nous mettons à notre tour la pression, sait-il que les agents pénitentiaires risquent leur vie au travail? », conclut-il.

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